En 2001, après avoir purgé sa peine pour fraude boursière, blanchiment d’argent et racket, Gordon Gekko sort de prison. Personne n’est venu l’accueillir, ni sa fille Winnie, qui a coupé les ponts, ni ses anciens collègues qui ont continué à amasser des fortunes durant ses 8 ans d’absence. Jack Moore, un jeune trader, a fait gagner des millions de dollars au fonds d’investissement Keller Zabel dirigé par Louis Zabel, son mentor. Sa petite amie, Winnie, admire son talent et son idéalisme. Lorsque la cotation Zabel s’effondre, la banque d’investissement Churchill Schwartz en profite pour lancer une OPA hostile sur Keller Zabel. Ruiné par la chute de ce dernier, Jake assiste à une conférence donnée par Gordon Gekko…
Ce film est présenté hors compétition lors du 63ème Festival de Cannes
L’avis de Fabien (critique cannoise)
23 ans apres le premier opus récompensé par l’Oscar du meilleur acteur pour Michael Douglas, Oliver Stone retourne à Wall Street pour mettre en lumière les pratiques irresponsables des banques d’affaires à travers l’histoire de ce jeune trader, fiancé de la fille de Gekko, bien décidé à se venger d’une banque d’investissement qui a provoqué la mort de son mentor.
Les dix premières minutes, rythmées, prometteuses, mêlent présentation des nouveaux personnages principaux, retour de Gordon Gekko à la vie civile (avec nostalgie à la clé quand lui sont rendus ses anciens biens à sa sortie de prison), plans aériens magnifiques sur New-York. La suite est beaucoup moins glorieuse : en s’attachant à développer une histoire de famille pleine de sensiblerie au lieu de dégainer cynisme et portrait au vitriol du monde financier qui faisaient le sel du premier volet, Oliver Stone passe à côté d’un film percutant. La crise financière n’est qu’une toile de fond où évolue son trio de personnages qui cherchent in fine à se rapprocher. Le personnage de crapule d’anthologie composé par Michael Douglas, Gordon Gekko, manque singulièrement de mordant dans cette suite plombée par un excès d’emphase dont Stone s’avère souvent coupable (sentimentalisme gênant, effets de mise en scène datés).
Trop mélodramatique, boursouflée, Wall Street-l’argent ne dort jamais permet néammoins à Shia LaBeouf de convaincre en jeune trader idéaliste, loin de ces rôles précédents d’ados tête brûlée.
Test blu-ray
Technique
Le master, très propre, présente un piqué d’une grande précision sur les visages comme sur les plans magnifiques de New-York.
Un son assez percutant avec de nombreux effets dont Oliver Stone raffole.
Bonus
Le commentaire, passionnant, d’Oliver Stone révèle un ton plus cinglant sur l’économie américaine que le long métrage, tout en détaillant avec générosité les conditions de tournage et ses intentions pour cette suite 23 ans après un Wall Street devenu un classique.
Un excellent documentaire partagé en 5 segments traite de l’impact du premier film sur notamment les traders de Wall Street qui vouent un culte au personnage de Gordon Gekko, évoque la création de l’univers visuel de cette suite (costumes, intérieurs), offre un focus sur la ville de New-York et le quartier de Wall Street en mélangeant habilement interviews de l’équipe du film, historiens, journalistes, traders.
La discussion entre le réalisateur et ses quatre comédiens principaux (15′) permet en toute décontraction à chacun d’évoquer sa vision du film.
Des interviews (25′) des cinq acteurs principaux complètent ce module.
15 scènes inédites et intégrales sont enfin proposées : Oliver Stone explique ses choix de montage, des intrigues secondaires en majorité coupées pour de problèmes de complexification du récit et de rythme.
Dotée de très bons suppléments cette édition HD FPE est disponible également en coffret avec le premier Wall Street dont vous pouvez retrouvez ICI le test blu-ray.