S’il a toujours été un fidèle serviteur de son pays, le colonel Stauffenberg s’inquiète de voir Hitler précipiter l’Allemagne et l’Europe dans le chaos. Comprenant que le temps presse, il décide de passer à l’offensive : en 1942, il tente de convaincre plusieurs officiers supérieurs de la nécessité de renverser Hitler. Un an plus tard, tandis qu’il se remet de ses blessures de guerre, il rejoint la Résistance allemande pour mettre au point l’Opération Walkyrie destinée à éliminer le Führer.
Alors qu’il n’était au départ qu’un des nombreux conspirateurs, Claus von Stauffenberg se retrouve bientôt en première ligne : c’est lui qui devra assassiner Hitler…
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Avis de Rachel :
15 tentatives ont été faites pour tuer Hitler. Aucune n’a réussi ce qui a valu aux conspirateurs de se faire exécuter.
Seul lui-même a réussi en se suicidant en 1945 lors de l’arrivée des américains. Comme quoi la devise ‘on n’est jamais mieux servi que par soi même’ s’applique entièrement au Fürher.
On peut se demander quel est l’intérêt de faire un film sur un fait historique raté.
En fait l’intérêt réside d’abord dans l’aspect psychologique du film. Il a pour but de montrer que tous les allemands, bien que patriotes et aimant leurs pays, n’étaient pas forcément national-socialistes ni pro-Hitler de sorte qu’il leur était difficile de faire le salut hitlérien.
Ils avaient conscience qu’Hitler était une menace pour l’Allemagne et le peuple allemand. On peut se demander pourquoi tant de complots ont été réalisés pour tuer un homme alors qu’il suffisait finalement d’être assez près et de tirer simplement sur lui.
En fait le but n’était pas seulement de tuer Hitler. Le but était de renverser le régime nazi en tuant Hitler et en faisant croire que le complot venait des SS, cercle intime du Fürher.
Certains hommes ordinaires peuvent faire preuve de bravoure afin de réaliser des actes extraordinaires. C’est souvent lors de conflits ou de guerre que se révèlent les vrais héros modernes, ceux qui se dressent contre les opposants, qui se soulèvent contre l’oppression ou la tyrannie.
Le choix de Tom Cruise dans le rôle du colonel Von Stauffenberg ?
Si le colonel Claus Von Stauffenberg est joué par la star, Tom Cruise, ce dernier manque un peu de consistance dans son rôle. Peut être a-t-il été gêné par son bandeau sur l’œil.
Pourtant Tom Cruise n’est pas novice dans le rôle de héros de guerre.
En effet dans Né un 4 Juillet, dans lequel il avait également interprété le rôle d’un vétéran de la guerre du Vietnam, il en était totalement transformé.
Dans son film Bryan Singer montre très peu le côté ‘père de famille’ de Von Stauffenberg. On le voit à peine revenir à la maison pour repartir.
Il sait qu’en fomentant un complot qui vise à tuer Hitler il met en péril sa famille. Il doit donc l’éloigner pour la protéger.
La vie de famille des officiers n’était donc pas simple voir inexistante donc le réalisateur ne s’attarde pas. Il privilégie l’aspect militaire et la tactique pour mettre Hitler et les nazis hors-jeu.
Le film a été tourné à Berlin et dans le Bendlerblock, le QG militaire où l’opération a été élaborée. Reconstruire un Berlin de guerre n’était pas chose aisée car la ville a été entièrement reconstruite tellement les allemands étaient honteux de cette période sombre de leur histoire.
Ce film n’est certes pas un des meilleurs de Tom Cruise mais vaut surtout pour son aspect historique d’un fait de guerre mal connu et pour sa philosophie qui montre que des gens simples et ordinaires ayant un sens développé du patriotisme et de la nation peuvent faire des actes héroïques au péril de leur vie.
Mais avant tout Walkyrie est un thriller historique.
Un film à voir mais pas forcément à revoir tout de suite et encore moi pour Tom Cruise.
L’avis de Fabien
Après une incursion prolongée dans le fantastique (les deux premiers X-MEN et Superman returns), Bryan Singer revient avec Walkyrie, 13 ans après le brillant Usual Suspects, à un cinéma réaliste, plus adulte, plus percutant.
Lors de la pré production du film éclata une polémique en Allemagne autour du casting de Tom Cruise dont la survie de son studio United Artists dépend du succès de ce film après l’échec de Lions et Agneaux et des collaborations infructueuses: le propre fils du colonel Stauffenberg s’est insurgé dans la presse du choix d’un comédien scientologue, appartenant à une religion généralement considérée comme sectaire.
En outre le ministère allemand de la défense avait refusé d’accorder une autorisation de tournage à la production du film pour une scène prévue dans le Bendlerblock, l’ancien quartier général de l’armée nazie à Berlin avant de se raviser pensant que le film pourrait modifier l’image du peuple allemand pendant la seconde guerre mondiale.
Pour la première fois de sa carrière Bryan Singer s’attaque à une histoire vraie qui plus est assez méconnue du grand public.
Pour rappel l’Opération Walkyrie était à l’origine un plan national d’urgence élaboré par Hitler lui-même pour protéger l’intégrité du gouvernement en cas d’émeute ou de tentative d’assassinat du Führer. Il s’agissait de faire appel aux réservistes pour qu’ils prennent le contrôle des infrastructures-clés de l’Etat jusqu’à ce que l’ordre soit rétabli. Les conspirateurs menés par Stauffenberg ont donc tenté de retourner cette stratégie à leur avantage. En modifiant secrètement ce plan minutieux, la résistance espérait pouvoir assassiner Hitler et reprendre le pouvoir aux nazis, avant de mettre en place leur propre gouvernement.
Le tour de force de Singer est de bâtir autour de cette conspiration un suspense haletant en dépit du fait que l’issue soit connue de tous.
Sur le plan esthétique un gros travail de reconstitution a été effectué : les costumes, les décors, les accessoires militaires confèrent au film un aspect réaliste qui est pour beaucoup dans la réussite de Walkyrie porté par un Tom Cruise sobre et impliqué dans le rôle finalement énigmatique du colonel Stauffenberg.
En effet Singer mise sur une description factuelle de cette opération dont les détails périlleux génèrent une constante tension dramatique au détriment de la psychologie de ces personnages dont les motivations profondes sont justes effleurées et les postures morales lavées d’ambiguïté (quid du passé trouble du colonel Stauffenberg) au profit d’un héroïsme du coup très hollywoodien avec la présence de Cruise (l’homme qui boucle ses missions impossibles échoue ici face à un ennemi historique redoutable) et d’accents américains.
C’est la limite de ce Walkyrie que Singer traite comme un thriller contemporain avec des péripéties haletantes (la scène de l’échange de mallettes) bien servies par une mise en scène d’une grande précision pour relater cette passionnante histoire peu connu à la conclusion tragique.
Le rythme ne faiblit pas en multipliant les détails factuels générateurs de suspense, du ralliement du colonel, blessé dans son corps et son âme, au groupe de résistants incarnés par un aréopage d’excellents acteurs comme Terrence Stamp ou bien Kenneth Branagh jusqu’à un final implacable où la traque des opposants au régime hitlérien se termine dans le sang et les larmes d’un espoir de paix et de justice anéanti.
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