Paolo Sorrentino, de retour en compétition après Il Divo, Prix du Jury en 2008, propose avec This must be the place l’intrigue la plus étrange : Sean Penn y incarne un rocker gothique sur le retour qui entreprend à la mort de son père la recherche à travers les Etats-Unis d’un ancien nazi afin de donner un sens à sa vie.
Après avoir posé le cadre irlandais du quotidien dépressif de la rock-star entre parties de pelote avec sa femme (Frances Mc Dormand amusante en pompier volontaire) dans sa piscine vide et déjeuners au centre commercial en compagnie d’une ami aussi torturée que lui, Paolo Sorrentino lance ce dernier sur les routes américaines pour une quête peu commune.
Inspirée par Paris Texas (hommage dans le film à Harry Dean Stanton le temps d’une courte scène) et Une histoire vraie, cette seconde partie en forme de road movie multiplie les rencontres insolites et attendrissantes jusqu’à la fin du voyage. Néanmoins cette succession de tranches de vie ne forme pas une aventure humaine vraiment mémorable pour qui a déjà goûté à ce sous-genre cinématographique. De plus la morale de l’histoire n’est pas amenée avec subtilité.
L’originalité du sujet, la sympathique b.o composée par David Byrne et la composition étonnante de Sean Penn en clone de Robert Smith (look de corbeau maquillage inclus, démarche trainante, voix chevrotante) valent néanmoins de s’embarquer dans cette quête personnelle.