Jack grandit entre un père autoritaire et une mère aimante, qui lui donne foi en la vie. La naissance de ses deux frères l’oblige bientôt à partager cet amour inconditionnel, alors qu’il affronte l’individualisme forcené d’un père obsédé par la réussite de ses enfants. Jusqu’au jour où un tragique événement vient troubler cet équilibre précaire…
Film présenté en compétition officielle au 64ème festival de Cannes
L’avis de Fabien
Tree of life, le tant attendu nouveau film de Terrence Malick, frappe d’emblée par sa beauté visuelle et son lyrisme enlevé pour raconter à la fois la vie d’une famille américaine dans les années 50 et la naissance de l’univers.
Ce poème empli de spiritualité est parcouru d’envolées mystiques et réflexions métaphysiques chères à son réalisateur qui ici met en parallèle la formation de l’univers et la naissance d’une famille dont le bouleversement intérieur d’un des leurs incarné par Sean Penn amène un questionnement sur le sens de la vie.
Drame intime d’un fils essayant de comprendre le comportement autoritaire de son père par opposition à la douceur de sa mère, d’un frère meurtri par la mort d’un des siens et épopée cosmique aux évènements spectaculaires se répondent dans un montage parallèle convoquant des images inédites du big-bang, l’apparition des premiers organismes unicellulaires puis des dinosaures, la fin de l’univers et des morceaux choisis de bonheur familial comme de doute existentiel.
L’expérience visuelle mêlant ballet d’étoiles, spectacle d’une nature frémissante et scènes familiales va de pair avec un voyage émotionnel où l’histoire de Jack s’inscrit dans le cycle de l’univers. Comme l’explique la mère au début du récit, dans l’univers sont à l’œuvre la nature et la grâce : d’un côté l’une est imprévisible et exigeante, l’autre n’est que bonté et ne demande rien en retour. Ces deux concepts sont représentés par le père sévère mais aimant joué par Brad Pitt et la mère douce, complice à qui la délicieuse Jessica Chastain prête ses traits.
Avec son récit éclaté plongeant le spectateur aux confins de l’espace et du temps, du Texas des années 50 à l’Amérique d’aujourd’hui où un homme cherche un sens à sa vie en se remémorant son enfance, de la création du cosmos à son extinction, The tree of life constitue une expérience cinématographique singulière dont la poésie visuelle et la puissance émotionnelle libérées par ce ballet d’images sublimes sur lesquelles des voix questionnent le sens de la vie et de la foi sont assez extraordinaires.
MAJ : The tree of life a remporté la Palme d’or au 64ème festival de Cannes
Test blu-ray
Technique
L’image HD d’une incroyable pureté restitue de belle manière le travail effectué sur les cadres (visages, paysages) et la lumière que le chef op Emmanuel Lubezki a voulu en concertation avec Malick la plus naturelle possible d’où un grain argentique jamais parasitant. Contrastes, colorimétrie offrent un rendu idéal pour vivre cette expérience sensorielle et métaphysique qu’est The tree of life couronné par la Palme d’or au 64ème festival de Cannes.
La bande-son très travaillée où voix-off, murmures de la nature, musique grandiose se répondent prend plus d’ampleur sur la piste VO encodée en DTS-HD Master Audio 5.1.
Bonus
Le module américain réalisé par Laurent Bouzereau faisant office de making-of, Au coeur de Tree of life, donne la parole aux collaborateurs du secret Terrence Malick et à des réalisateurs admirateurs de son oeuvre comme David Fincher et Christopher Nolan.
Les producteurs de Malick, son monteur, Brad Pitt reviennent sur la genèse du film, les thèmes abordés et le sens de son propos.
Douglas Trumbull, célèbre responsable des effets visuels de 2001, évoque sa collaboration avec Malick sur ce film pour lequel ils se sont construits un atelier pour réaliser des expérimentations chimiques destinées à produire des images inédites de la Création.
Jessica Chastain parle en détails de son audition, de la méthode Malick qui lui donnait la réplique pendant que la caméra tournait.
S’en suivent 3 bonus propres à l’édition française.
Commençons par l’interview du compositeur Alexandre Desplat (22′) qui parle d’une collaboration étalée sur 3 années et du défi d’écrire sans images à base d’indications de sensations, poétiques.
Puis est proposé un entretien avec Michel Ciment, maitre de conférence en civilisation américaine à Paris VI et directeur de publication de Positif qui analyse pendant 25′ le film et les thèmes de prédilection de Malick. Il développe le concept de grâce, le recours au panthéisme et au monologue intérieur dans un cinéma poétique fait de libre association d’idées, de ruptures de tons. Ciment poursuit en parlant de l’influence de Elia Kazan et de Stanley Kubrick sur l’oeuvre du génie Malick.
Enfin Yvonne Baby, ancienne rédactrice en chef de la section Culture du Monde et amie de Terrence Malick, évoque en deux parties dont une en voix-off sa rencontre avec le réalisateur avant son retrait médiatique et propose son interprétation d’une oeuvre louée pour sa puissance thématique et visuelle.
Cette édition combo HD FPE, au master sublime et aux bonus très intéressants pour les amateurs du travail de Terrence Malick, offre en plus le DVD dans sa pochette.
