Le film se passe pendant la seconde guerre de Tchétchénie, en 1999. Il raconte, à échelle humaine, quatre destins que la guerre va amener à se croiser. Après l’assassinat de ses parents dans son village, un petit garçon fuit, rejoignant le flot des réfugiés. Il rencontre Carole, chargée de mission pour l’Union Européenne. Avec elle, il va doucement revenir à la vie. Parallèlement, Raïssa, sa grande sœur, le recherche activement parmi des civils en exode. De son côté, Kolia, jeune Russe de 20 ans, est enrôlé dans l’armée. Il va petit à petit basculer dans le quotidien de la guerre.
Film présenté en compétition au 67ème festival de Cannes
Avis de Fabien :
Le réalisateur oscarisé de The artist Michel Hazanavicius n’a pas choisi la facilité pour son nouveau film The search, drame situé pendant la seconde guerre de Tchétchénie en 1999. Ce projet ambitieux a été tourné en Géorgie , produit pour 22 millions d’euros par Thomas Langmann.
Librement adapté du film de Fred Zinneman, Les anges marqués (1948), le récit de The search suit 4 histoires, un garçon livré à lui-même après l’assassinat de ses parents, sa soeur partie sur les routes dévastées à sa recherche après leur brutale séparation, une jeune femme chargée de mission pour l’Union européenne et un jeune russe enrôlé brutalement dans l’armée.
Si la démarche de Michel Hazanivicius est louable, rappeler par la voie de la fiction l’horreur de ce conflit peu vu au cinéma et son envie de romanesque manifeste en superposant des histoires mélodramatiques, le film souffre d’un gros problème de rythme dû à la multiplicité des arcs narratifs. Ainsi, même si elle ne manque pas d’intensité dramatique en voulant offrir un autre point de vue sur le conflit, l’histoire avec le jeune soldat raccorde aux autres de manière trop artificielle pour convaincre in fine. De plus l’intérêt est souvent émoussé en raison de dialogues pas toujours inspirés et de scènes répétitives. Les meilleurs moments résident dans l’absence de dialogues comme la triste déambulation du jeune garçon dans les ruines en écho au néo-réalisme de De Sica ou cette belle scène de danse libératrice dans l’appartement de sa protectrice Carole (Bérénice Béjo).
A la fin de ce film fleuve on a le sentiment déçu que Michel Hazanavicius, excellent dans la comédie, est passé à côté de son sujet fort; il livre un film trop étiré, inégal dont on pourra néanmoins apprécier la facture soignée et l’interprétation, mention spéciale aux jeunes Abdul Khalim Mamatsuiev et Maxim Emelianiv.
NLR : The Search sort en salles le 26/11 dans une version raccourcie de 15′ par rapport à la version cannoise dont vous pouvez lire notre avis