À Los Angeles, un groupe d’adolescents fascinés par le people et l’univers des marques traque via Internet l’agenda des célébrités pour cambrioler leurs résidences. Ils subtiliseront pour plus de 3 millions de dollars d’objets de luxe : bijoux, vêtements, chaussures, etc. Parmi leurs victimes, on trouve Paris Hilton, Orlando Bloom et Rachel Bilson. Les médias ont surnommé ce gang, le « Bling Ring ».
L’avis de Manu Yvernault :
« Lent », « Répétitif »…. Comment mieux dépeindre le milieu que Sofia Coppola tente de critiquer. La réalisatrice n’a pourtant pas changé son ADN de cinéaste. Elle poursuit simplement son chemin et inscrit une fois de plus la mélancolie qui caractérise ses films dans l’univers adolescent, ici bourgeois, baigné de paillettes hollywoodiennes.
Si The Bling Ring s’avère cette fois beaucoup plus métronomique, il n’en demeure pas moins le reflet exact d’une critique légère et peu engagée de la réalisatrice. Sofia Coppola met simplement en scène ses éternelles obsessions post-adolescentes.
Tout n’est pourtant que le reflet de la génération qu’elle adore filmer. Une bande son qui habille le quotidien sonore de ses adolescents, à en être soûlé, abreuvé, jusqu’à l’overdose, zappé d’un titre à un autre en répétant les paroles sans en comprendre le sens. Croire que se forger un esprit rebelle ou hors des conventions bourgeoises passe autant pas un rassemblement pop et culturelle que par des codes vestimentaires, donc superficiel. Le regard est posé et intéressant mais ne dépasse jamais la prise de risque qu’on a pourtant connu chez la réalisatrice.
En découle tout de même un effet assez séduisant, presque captivant, une parfaite ironie, malgré les répétitions de mise en scène, propre à la description de la vie de ces adolescents. La cinéaste ne s’en cache pas et filme ses comédiens comme elle sait le faire. Se démarque cependant cette fois, des tics esthétiques qui peuvent lasser, mais la superficialité du monde dans lequel elle a grandi et qu’elle assume mettre en scène ne demande que ça.
Rayon casting, le shopping de la réalisatrice fait son effet, on regrettera tout de même les visages glamour et presque trop parfait des comédiens quand la réalité était tout autre. On s’égare ainsi un peu plus sur le fond aux dépens de la forme du film, ce qui aurait forcé encore plus le trait critique que la cinéaste tente de mettre en place.
Chef de file des films au spleen baudelairien, Sofia Coppola continue son chemin dans la pure lignée de ses précédentes réalisations. Étrangement, la majorité du public et de la critique ne suit plus alors qu’elle ne fait que reproduire ce pour quoi certains l’ont mis sur un piédestal, encore sur un sujet différent. Elle est effectivement en deçà de son talent habituel ; versant répétitif et longueurs, on préférait Somewhere.
The Bling Ring est donc le film qu’on pouvait attendre, l’adaptation d’un fait-divers par une mise en scène enivrante et presque onirique dans sa forme. Le regard est juste, réaliste et presque tendre sur une jeunesse qu’elle a côtoyé en son épicentre. Et si la lecture de cette vie de vacuité consumériste qu’elle tente de dépeindre peut-être mal interprété, le dernier plan est là pour rappeler toute la superficialité de l’avenir désiré. Au final une description assez juste d’une petite partie de la génération Y.
L’avis de Fabien
Basé sur un fait divers relaté dans un article de Vanity Fair en 2009 sous le titre « Les suspects portaient des Louboutin », The Bling Ring, le nouveau film de Sofia Coppola met en scène un groupe d’ados cambrioleurs qui s’introduisent chez des stars d’Hollywood pour faire leur shopping, fascinés par la vie de ses personnalités (Paris Hilton, Lindsay Lohan, Orlando Bloom entre autres) dont le gang a réussi à dérober plus de 3 millions de bijoux, de vêtements et de chaussures entre 2008 et 2009.
The Bling Ring est une nouvelle illustration du talent de Sofia Coppola pour filmer la vacuité derrière le clinquant et le faste.