Ryoata, un architecte obsédé par la réussite professionnelle, forme avec sa jeune épouse et leur fils de 6 ans une famille idéale. Tous ses repères volent en éclats quand la maternité de l’hôpital où est né leur enfant leur apprend que deux nourrissons ont été échangés à la naissance : le garçon qu’il a élevé n’est pas le sien et leur fils biologique a grandi dans un milieu plus modeste…
Film présenté en compétition officielle au 66ème Festival International de Cannes
L’avis de Fabien
Avec Tel père, tel fils, Hirokazu Koreeda retrouve ses thèmes de prédilections, l’exercice difficile de la paternité et l’enfance perturbée développés dans des films forts comme Nobody Knows (2004) ou I wish nos vœux secrets (2012).
Cette histoire de deux bébés échangés à leur naissance dont les parents respectifs apprennent 6 ans après l’identité permet au réalisateur de traiter la question de la paternité en posant différentes questions via les choix et le comportement des adultes face à cette situation dramatique : la paternité est -elle définie avant tout par les liens du sang ? par le temps passé ensemble dans les loisirs et l’éducation ?
Si l’opposition schématique entre la simplicité chaleureuse des rapports humains de la famille modeste et la retenue sensible de la famille bourgeoise où le père carriériste délaisse quelque peu sa famille peu paraître convenue, la retenue de Koreeda dans la production d’incontournables scènes émotionnelles, son approche documentaire attentive aux détails signifiants, confère au film une belle tenue, traitement digne et simplement émouvant d’un drame impactant douloureusement adultes comme enfants.