Mabuti vit simplement dans sa petite ferme dans la montagne, avec sa vieille mère et ses quatre petits enfants. Malgré des conditions de vie difficiles, elle est heureuse. Elle guérit et soulage ceux qui se sont fait mordre par un chien ou un serpent. Sa fille, Lucia, lui a confié ses trois filles et est partie travailler à la ville. Son fils, Ompong, travaille lui aussi loin de là et a aussi donné la garde de sa fille à Mabuti. Alors qu’elle se rend en bus à la ville, elle fait la connaissance d’une jeune femme avec qui elle sympathise immédiatement. Sur le trajet du retour, la jeune femme glisse dans le sac de Mabuti endormie un paquet rempli de billets. La mystérieuse jeune femme est assassinée. La présence de cette petite fortune va rendre Mabuti profondément malheureuse et la contraindre à faire un choix difficile.
20ème Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul
Film dans la catégorie Regard sur le cinéma philippin
L’avis de Boris: Ce film servi par Mes de Guzman met en avant Mabuti, femme vivant simplement sur ses terres avec sa mère et ses petites filles. Elle entretien de bonnes relations avec tous le monde, aide ses voisins et n’accepte pas de retours en argent. Cette femme nous est présentée comme une sorte de guérisseuse, comme rattachée au destin.
Il règne durant toute la durée de ce film une atmosphère mystique autour de Mabuti. Quelque soit les actions qu’elle engage, le dénouement semble toujours être couru d’avance. Dans la première partie du film nous découvrons donc une femme en paix avec elle-même, simplement heureuse de la vie qu’elle possède et les interactions avec les autres ne sont jamais problématiques.
Dans la seconde partie du film, un évènement vient porter un cas de conscience à Mabuti, son monde s’effondre, sa paix disparait, elle n’est plus en harmonie avec elle-même et les autres. Le destin semble se jouer d’elle, comme impassible elle subit les évènements sans pouvoir les appréhender avec son enthousiasme et optimisme habituel.
Nora Aunor joue extrêmement bien Mabuti, elle est convaincante dans ses états d’esprit et sait nous partager ses émotions avec brio. Bien que sa vie soit difficile dans le film, sa joie et son bonheur communicatif nous donneraient volontiers envie de partager son mode de vie. Dans la seconde partie, le doute, le désarroi font partie intégrante de son être et nous renvoi inlassablement vers nos propres soucis. Mes de Guzman a su au travers de ce long métrage nous captiver et jouer avec nos émotions, du grand art.