Il y a deux ans, le premier Star Wars Battlefront avait créé une attente impressionnante chez les fans, avant de les faire un brin déchanter. Malgré des qualités impressionnantes sur le plan technique, le titre de DICE peinait à éviter une certaine répétitivité. Pour ce Battlefront 2, le studio et EA semblaient avoir appris de leurs erreurs et vouloir proposer une expérience Star Wars de haute volée. Qu’en est-il vraiment ?
N’allons pas par quatre chemins : oui, Battlefront 2 est bien meilleur que son ainé. Alors qu’on aurait pu craindre que DICE et EA se reposent sur la seule renommée de la marque Star Wars au détriment de la qualité de leur soft, c’est au final une expérience renouvelée qui nous arrive en cette fin d’année, en attendant l’arrivée de l’Episode VIII au cinéma.
D’ailleurs, puisque nous parlons de la saga au cinéma, abordons la principale nouveauté de ce second volet : la campagne. Alors que le premier Battlefront se concentrait exclusivement sur le multijoueurs, sa suite nous offre enfin une aventure solo. Se déroulant entre le Retour du Jedi et le début du Réveil de la Force, le scénario nous conte l’histoire de Iden Versio, une commandante impériale qui, après la mort de l’Empereur, se retrouve tiraillée entre un Empire vacillant, mais déterminé, et une Rebellion bien décidée à en finir avec le joug impérial. L’occasion pour le personnage – et le joueur – de croiser plusieurs figures majeures de l’univers Star Wars, tout en permettant de faire la lumière sur certains événements s’étant déroulé entre les deux trilogies. Sachant qu’en prime, outre des décors bien connus, il sera possible d’incarner plusieurs personnages phares le temps de missions dédiées, inutile de dire que le fan service est assuré avec brio. A ce titre, malgré un certain manque de souffle dans son déroulement, on accordera tout de même une mention à l’intrigue : outre le plaisir de retrouver des personnages et lieux connus, on appréciera le soin accordé au traitement des personnages inédits de ce Battlefront, notamment certains personnages secondaires qui se révèlent agréablement attachants. Sans oublier une sympathique conception des niveaux qui, malgré une architecture parfois peu inspirée, offrent de nombreuses phases spéciales très agréables, allant du shoot spatial à la possibilité de piloter des AT-ST. De quoi permettre à chaque joueur d’y trouver son compte, d’autant que cela vaut également pour le gros morceau de Battlefront 2 : le multijoueurs.
En effet, le multijoueurs de ce second opus devrait réjouir les fans tant il offre l’une des expériences les plus variées et complètes vues dans un jeu Star Wars. Depuis le combat à pied en vue FPS/TPS (switchable à volonté) aux phases de shoot spatial (simplement jouissives, dans la droite lignée du premier Rogue Squadron) en passant par les combats entre les héros de la saga, absolument tout ce qu’on pourrait espérer d’un jeu Star Wars est présent (il ne manquerait plus que les courses de pods, mais on ne va pas pinailler). Et si vous n’arrivez pas à vous décider, le mode Assaut Galactique les rassemble tous au sein d’un champ de bataille où le combat fera rage tant au sol que dans les airs, et où il sera autant possible de combattre en tant que simple soldat (quatre classes différentes disponibles) qu’en incarnant l’un des héros emblématiques, moyennant une dépense de points de combat (à ne pas confondre avec la monnaie virtuelle du jeu). Pour résumer le principe, les points – qui remplacent les jetons du premier opus – s’obtiennent par vos faits de combat (prise d’objectif, élimination d’adversaire, mort de votre avatar…) et se dépensent entre deux respawns afin de vous permettre de revenir aux commandes d’un vaisseau ou d’un héros Star Wars selon vos souhaits. Si ces derniers seront assez chers à invoquer, les vaisseaux sont heureusement moins chers et vous permettront d’entrecouper vos phases à pied par une sympathique séance de dogfight. A noter que les vaisseaux ne sont accessibles simultanément qu’en nombre limité, afin d’assurer un certain équilibre entre troupes au sol et vaisseaux durant la partie.
A ce sujet, il convient de s’attarder sur un point majeur du multijoueurs, notamment des modes Assaut Galactique et Combat Spatiaux: les objectifs. En effet, reprenant certaines idées de l’Attaque des Marcheurs du premier volet (en beaucoup mieux équilibré !), chaque niveau hérite d’un semblant de scénario et s’articule ainsi autour de différents objectifs propres à chaque map et à remplir pour mettre le maximum de chance de son côté et espérer remporter la victoire. Une jolie façon de dynamiser les parties et surtout d’éviter que ces dernières s’articulent uniquement autour du nombre de kills.
Sur le plan technique, Battlefront 2 reste dans la lignée de son prédécesseur avec des niveaux absolument somptueux (attention au décrochage de mâchoire à l’extérieur de Kamino ou sur Kashyyk) qui rappellent combien DICE est passé maître en matière de graphismes. Encore plus soigné que le premier volet, cet opus profite même de l’expérience acquise sur Battlefield 1, notamment au niveau des environnements forestiers, plus denses que jamais, et du rendu de l’eau impressionnant. En prime, chaque map bénéficie de divers éléments qui viennent apporter de la vie aux environnements, comme des Ewoks sur Endor – et puisqu’on vous voit venir : leur tirer dessus est sans effet ! Sans compter les débris dans les phases spatiales. Malgré une VF peu inspirée, l’aspect sonore n’est évidemment pas en reste avec les thèmes et bruitages emblématiques de la saga, qui finissent de nous plonger littéralement DANS Star Wars. Tout juste regrettera-t-on que l’aspect destructible n’ait pas été poussé plus loin comme dans un Battlefield 1, mais vu que la puissance de feu des troupes n’est pas la même, cela semble finalement assez logique, sans quoi on se serait aisément retrouvé sur une map en gruyère dès les premières minutes de jeu. Par contre, niveau gameplay, si les PCistes apprécieront la possibilité de switcher à la volée entre clavier et manette (pratique pour jongler entre combat au sol et pilotage de vaisseau), on pestera sur l’impossibilité de grimper les obstacles, surtout lorsqu’on se retrouvera régulièrement bloqué par un muret un poil plus haut que la capacité de saut. D’autres bugs ont également été constatés durant notre test, mais rien de vraiment handicapant (à l’exception d’un bug empêchant de quitter une tourelle, évidemment fatal sous le feu ennemi) et on ne doute pas que DICE les corrigera rapidement.
Avant de conclure, un petit mot sur la triste affaire des loot boxes (boites de bonus), où les premiers réglages de DICE et EA étaient très déséquilibrés et incluaient un système de micro-transactions permettant de payer pour espérer acquérir les bonus les plus puissants – le contenu des boites étant aléatoire – plutôt que de jouer plusieurs dizaines, voire centaines d’heures ( !) pour les débloquer. Inutile de dire que ce système aux forts accents de pay-to-win a déclenché une réaction d’ampleur assez phénoménale – et clairement justifiée – chez les joueurs. A l’heure où nous écrivons ces lignes, et après plusieurs annonces, EA et DICE ont annoncé avoir supprimé le système de micro-transactions, mais uniquement de manière temporaire. Un revirement qui ne sera pas sans rappeler le tollé de la position de Microsoft vis-à-vis des jeux d’occasion à l’époque de la sortie de la Xbox One. Toutefois, considérant l’incertitude qui attend les joueurs de Battlefront 2 dans les mois à venir vis-à-vis de ces fameuses micro-transactions, impossible de ne pas en tenir compte malgré l’absence de DLC payants promise par EA.
L’espoir des joueurs était grand pour ce Battlefront 2, qui devait reprendre les qualités du premier volet tout en corrigeant ses défauts. Réjouissons-nous, DICE a bien écouté la communauté, aboutissant à un titre à la fois varié et équilibré, offrant une plongée plus vraie que nature dans les batailles de Star Wars, notamment les batailles aériennes et spatiales qui devraient séduire sans mal les fans de Rogue Squadron. Les différents ajouts de gameplay, notamment les différents objectifs et le système de points, permettent de limiter le sentiment de répétitivité qui gangrenait le premier volet. Enfin, saluons le soin accordé à une campagne solo qui, malgré le manque d’un véritable souffle épique, offre un joli prolongement à l’expérience Battlefront 2 ainsi qu’aux films Star Wars. Si une réelle incertitude demeure encore autour du système de micro-transactions (ce qui coûtera un demi-point au jeu dans notre note finale), cela n’empêche pas DICE d’offrir avec Star Wars Battlefront 2 l’une des expériences Star Wars les plus complètes jamais réalisées.