Dans les plaines arides du Nouveau-Mexique, Sarah, une ancienne prostituée, découvre le corps sans vie de son mari, sauvagement assassiné par un fanatique religieux. Meurtrie, elle part en croisade vengeresse, mais c’est sans compter sur l’arrivée de l’extravagant shérif Jackson.
L’avis de Fabien
Après avoir interprété leur père dans leur film autobiographique Touching home (2008), Ed Harris interprète et produit le Shérif Jackson des frères jumeaux Logan et Noah Miller.
Dans ce western placé sous le signe de l’outrance, voir les numéros de cabotins de Ed Harris en shérif insolite et Jason Isaacs en pasteur illuminé, January Jones interprète une vengeresse dans la lignée de la mariée de Kill Bill dont le parcours violent, n’est pas sans rappeler celui de Uma Thurman dans le film culte de Tarantino : veuve, blessée et humiliée, elle se met en quête de vengeance. Les frères Miller connaissent visiblement l’oeuvre du réalisateur de Pulp fiction dont ils tentent de transposer ses situations dialoguées surréalistes avec des personnages extravagants dans le cadre du western, un genre populaire fût-un temps dont ils ont voulu dynamiter les codes du genre. La caractérisation des trois personnages principaux, des figures archétypales incontournables du genre, détonnent en effet par rapport aux conventions du genre : la prostituée est une femme forte qui prend son destin en main, le shérif un personnage extravagant qui aime danser avec les étoiles quand il ne se livre pas à des recherches de balistique, le pasteur un psychopathe obsédé sexuel.
A trop vouloir privilégier le dialogue percutant ou la situation bourrée d’humour noir au détriment d’une intrigue solide sur le plan dramatique, Sherif Jackson (titre français vendeur mais inadéquat car le shérif du titre est un personnage secondaire gravitant autour du personnage féminin interprétée par January Jones dans ce Sweetwater) connaît quelques baisses de rythme qui sont compensées par la vision jubilatoire de scènes comme celle de l’interrogatoire du prophète Josiah joué par Issacs par le fin limier shérif Jackson ou encore celle de la sculpturale January Jones flinguant deux bad guys dans le plus simple appareil. Le film se plaît à naviguer entre tragédie sauvage et cynisme amusé, les éclairs de violence sèche voisinant avec des giclées d’humour noir.
Si le western des frères Miller n’est pas aussi bien écrit qu’un Tarantino, il constitue un agréable divertissement, avec des personnages bien frappés, des décors naturels de toute beauté et l’humilité d’une série B assumée comme telle.
Test DVD
Technique
Le rendu général de cette image sd est très correct avec une définition soignée, une colorimétrie bien travaillée qui rend justice au travail du directeur de la photo Brad Shield sur de superbes paysages naturels, le tout enrobé d’un léger grain pellicule. Les deux pistes audios DTS-HD Master Audio 5.1 apportent également satisfaction.
Bonus
Les suppléments de cette édition dvd Seven 7 propose un making of (10′) à caractère promotionnel et la conférence de presse de Deauville en 2013 (45′) qui permet d’en apprendre davantage sur l’univers des frères Logan.