Sa majesté des mouches

Réalisateur
Acteurs
Pays
Genre
Drame
Durée
92
Titre Original
Lord of the flies
Notre score
5
Sa majesté des mouches
Pendant la Seconde Guerre mondiale, un avion transportant des garçons issus de la haute société anglaise, envoyés par leurs parents en Australie pendant le Blitz, s’écrase sur une île déserte. Seuls des enfants survivent. Livrés à eux-mêmes dans une nature sauvage et paradisiaque, ils tentent de s’organiser. Mais leur groupe vole en éclats et laisse place à une organisation tribale, sauvage et violente bâtie autour d’un chef charismatique. Adapté du roman éponyme de William Golding, le film aborde la question de la civilisation à travers le parcours d’un groupe de garçons. Peter Brook fait une démonstration audacieuse, à partir de la reconstitution d’une société tribale avec adoration de divinités, rites et violence, de la cruauté naturelle et avérée des enfants. 

Sa majesté des mouches 

L’avis d’Alex : Ce qui marque indéniablement dans Sa Majesté des mouches est bien évidemment l’interprétation des jeunes comédiens, incroyables de justesse (mais, finalement, n’est-ce pas souvent le cas avec les « enfants acteurs », dont le jeu paraît toujours stupéfiant de naturel ?)

On découvre ainsi Ralph, souhaitant organiser la troupe afin de survivre sur l’île et de trouver du secours, et qui se fait rapidement élire « chef » face à Jack, le plus grand, qui va lui s’avérer être un redoutable chasseur capable de subvenir aux besoins de tous…

Sa majesté des mouches 

Ce qui frappe donc, c’est cette détermination qu’ont ces gamins de reproduire les schémas hiérarchiques des « grandes personnes », alors qu’ils vivent désormais dans un lieu où aucun adulte ne peut plus les régenter !

A partir de cette thématique sur la quête du pouvoir, le film va de fil en aiguille nous montrer l’opposition entre les deux leaders qui va conduire à la dégénérescence du groupe…

Sa majesté des mouches 

Car d’un côté, il y a Ralph, la tête pensante, organisant le groupe sur les bases d’une démocratie grecque s’avérant vite utopiste (celui qui porte la conque -une sorte de gros coquillage- a le droit de parler devant l’ « assemblée »), et de l’autre se trouve Jack, l’instinctif, capable de nourrir toute sa « tribu » en la contraignant toutefois à offrir un sacrifice (une tête de cochon au bout d’une pique) à la soit-disante « bête » qui habite l’île…
On assiste alors de plein pied à l’éternelle dichotomie entre croyance et raison (appuyée par le fait que Jack arborait au tout début un uniforme orné d’une croix, indiquant qu’il était certainement élève d’une école religieuse…)

 

Sa majesté des mouches 

Entre les deux « leaders » se trouve le personnage-clé de « Piggy » qui détonne du reste du groupe par son physique (il est rondouillard alors que tous les autres sont filiformes) et dont les verres de lunettes (sans lesquelles il ne voit rien) servent à obtenir le feu, élément essentiel à la survie… Il est aussi le plus fidèle allié de Ralph, celui qui le réconfortera dans les moments de doute. Sa bouille affublée de sa monture aux verres cassés est d’ailleurs un des visuels les plus célèbres du film…
Célèbre metteur en scène issu du théâtre, Peter Brook livre une réalisation certes statique, mais qui donne au film un climat étouffant, notamment lors des scènes nocturnes dans les rochers…

 

Sa majesté des mouches 

Piggy se retrouve seul… 

Mêlant des thèmes aussi importants que le pouvoir, la croyance, la survie, transposés dans le monde de l’enfance, Sa Majesté des mouches est un film majeur tiré d’un livre de William Golding (Prix Nobel 1983, et dont l’essentiel de l’œuvre montre l’Homme revenant à la bestialité à la moindre occasion).
Montrant en 1963 la cruauté enfantine à l’écran bien loin des canons stéréotypés hollywoodiens (style Shirley Temple), il s’agit d’un film relativement dur mais à la portée intemporelle…et dont la vision est tout bonnement indispensable à tout cinéphile qui se respecte !!!

 

Sa majesté des mouches 

Des enfants sur une ile déserte… 

 

L’avis de Yanick « Wolverine » RUF : Un grand merci à l’éditeur CARLOTTA pour nous donner l’occasion de (re)découvrir ce film de 1964 adapté d’un roman de William GOLDING. ATTENTION toutefois, ce film mettant en scène des enfants risque de déstabiliser les plus sensibles et les plus jeunes d’entre vous… Pour la petite histoire, SA MAJESTE DES MOUCHES est un des noms attribués au…. Diable! Et le titre est bien trouvé. Effectivement, ces jeunes enfants qui se retrouvent sur une ile déserte suite au crash de leur avion se retrouvent livrés à eux-même. Et de ceci va ressortir un système quasi-politique qui tournera au despotisme, voire au sectarisme….. Impressionnant de voire ces enfants livrés à eux-même et qui agissent comme des adultes, en bien comme en mal… Comme quoi l’être humain, peut importe son age, a dans ses gènes et ses racines un instinct de survie qui dépasse tout ce que l’on pourrait penser. Pour la petite histoire, le film est sorti en Angleterre en 1964 avec une interdiction aux moins de 16 ans, ce qui est compréhensible. Même à notre époque, on en ressort assez dérangé….. Un film qui vous laissera une forte impression et qui ne risque pas de sortir de vos mémoire de si tôt….

Les bonus sont tout aussi intéressants que le film en lui-même. Nous y trouverons la bande-annonce originale, ainsi qu’un reportage sur Peter BROOK, le réalisateur, qui explique comment il est littéralement tombé amoureux du roman de William GOLDING. Il nous expliquera comment l’écrivain à réussi à faire une histoire peu commune mais tout à fait plausible en se basant sur le roman de ROBINSON CRUSOE. Sam SPIEGEL (LE PONT DE LA RIVIERE KWAI, LAWRENCE D’ARABIE), le producteur et ami de BROOK s’est lancé lui aussi dans l’aventure avec un budget de 1 000 000 de dollars. On apprendra aussi pourquoi il n’y avait que des garçons dans l’avion (les filles auraient donné lieu à des histoires romantiques), ces derniers représentants l’humanité entière. Question casting, il fallait trouver des enfants proches de l’ile située à PORTO RICO. On a donc fait appel à de jeunes anglais habitants NEW-YORK, sauf pour PIGGY qui s’est proposé spontanément depuis l’Angleterre pour avoir le rôle.

Sa majesté des mouches

Livrés à eux-meme… 

Mais ce n’est pas tout, en insérant le DVD dans votre ordinateur, vous accéderez à une multitude de bonus dont l’inventaire prendrait des pages complètes! Nous vous passerons donc les détails, mais sachez qu’après avoir tout regardé, vous saurez tout ce qu’il faut savoir sur ce chef d’œuvre du cinéma.

 

 

Sa majesté des mouches
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