Elsa écrivain, et Pierre, avocat, se croisent lors de la soirée de clôture d’un salon du livre : un regard, un briquet qui change de mains, des rires un peu trop nerveux, le frémissement d’une histoire possible… Une rencontre ? Sauf que la vie de Pierre, c’est d’abord sa famille : ses enfants et Anne, sa femme depuis quinze ans, celle qui l’aimera toujours, et qu’il aimera toujours, en dépit de la routine et du temps qui passe, il le sait. Elsa, de son côté, se reconstruit peu à peu suite à un divorce compliqué, se partageant entre l’écriture, ses ados qui grandissent trop vite, ses amies et une histoire légère comme l’air avec Hugo, son jeune amant. Pour elle, l’homme marié est un tabou et même pire : une erreur. Pourtant… Dès le premier regard, la rencontre de Pierre et Elsa s’inscrit dans une temporalité différente, comme si présent et futur possible se dédoublaient, s’entrechoquaient… jusqu’à créer une réalité où tout serait possible.
Vu pendant les 18 èmes rencontres du cinéma de Gérardmer
La réalisatrice Lisa Azuelos surprend avec la comédie romantique Une rencontre. Alors qu’elle aurait pu rester dans une classique histoire d’amour et d’adultère, elle transforme son récit en nous parlant de destins croisés, de la réalité, de la fiction, d’âmes sœurs ou encore d’univers parallèle. On entre ainsi dans la tête des personnages pour voir qu’en faisant telle ou telle action, il y aura cette conséquence.
Lisa arrive aussi à sublimer l’actrice Sophie Marceau. Elle la rend craquante et vraiment sublime afin de faire comprendre au spectateur le dilemme de Pierre (François Cluzet). Cela faisait longtemps que nous n’avions pas vu Sophie aussi jolie. Elle correspond d’ailleurs bien à son personnage.
La dualité des personnages entre leurs désirs et ce qu’ils doivent faire pour ne pas dévier de la normalité est très bien montré. Car même s’il désire être avec Sophie, il aime sa femme et ses enfants et ne veut pas tout détruire.
Lisa utilise aussi des effets cinématographiques que l’on n’a pas l’occasion de voir souvent. On retiendra par exemple la scène dans l’hôtel avec ce long couloir que l’on croit infini. L’écran est splitté en deux, Sophie et François marchent chacun dans une partie de l’écran et la réalisatrice joue ensuite avec les images. Mais elle utilise aussi quelques fois la lumière pour jouer avec l’image.
Une rencontre est une belle comédie romantique et qui montre l’amour avec un grand A, qui est réalisé avec brio et avec des acteurs très attachants.
