Depuis la nuit des temps, au cœur des terres sauvages et mystérieuses des Highlands d’Ecosse, récits de batailles épiques et légendes mythiques se transmettent de génération en génération. Merida, l’impétueuse fille du roi Fergus et de la reine Elinor, a un problème… Elle est la seule fille au monde à ne pas vouloir devenir princesse ! Maniant l’arc comme personne, Merida refuse de se plier aux règles de la cour et défie une tradition millénaire sacrée aux yeux de tous et particulièrement de sa mère. Dans sa quête de liberté, Merida va involontairement voir se réaliser un vœu bien malheureux et précipiter le royaume dans le chaos. Sa détermination va lui être cruciale pour déjouer cette terrible malédiction.
L’avis de Manuel Yvernault :
À force, la réunion Disney-Pixar, a provoqué une perte de repères ne sachant plus très bien si les films sont estampillés Pixar ou Disney. En point de mire, le dernier, Pixar cette fois, Cars 2, mais à l’empreinte version souris-aux-grandes oreilles (pas Ratatouille, l’autre). Sort donc ce mois-ci, Rebelle (Brave). Alors, film Disney ou Pixar ? Rebelle est bel et bien un film Disney avec les moyens du studio Pixar.
Comprendre film familial, ciblé et d’une gentillesse appuyée. En effet, bons sentiments, tolérance et famille seront, une fois de plus, les maîtres mots de la morale à peine cachée.
Un savant mélange de conte (version Grimm dans la forme… ) et de ce que Disney nous a déjà offert. Très bien fait mais peu d’originalité dans la trame principale.
En outre le film sort ses cartes du jeu par un humour présent et des idées prises ci et là à l’univers Pixar pour tout ce qui tourne autour de l’animation et de la scénographie. Les personnages, les clans notamment, sont totalement réussis et participent grandement à donner du relief à l’histoire. Pour les personnages principaux on tombe hélas plus dans les travers répétitifs qui constituent l’ensemble des personnages de Disney depuis des années. Ainsi la « confrontation » mère-fille n’a rien d’inédit. Tout comme les rapports familiaux en général. Vif, drôle mais qui manque cruellement de nouveauté.
Concernant les doublages, on aura comme souvent une préférence immense pour la VO mais nous devons admettre que la VF est très réussit et même si Bérénice Béjo n’apporte strictement rien à son personnage, elle sait donner une certaine force de caractère à Mérida, ce qui souligne hélas le fait de confondre « nouvelle popularité » d’une comédienne et qualité d’interprétation.
Avec son animation, d’une fluidité renversante, Rebelle emporte l’adhésion sur de multiples points. Une colorimétrie époustouflante, des détails du décor naturel appuyé et qui donnent un aspect tridimensionnel à l’œuvre, c’est d’une beauté saisissante. À ce titre, on déconseillera fortement la version 3D sur ce film. Les ¾ du métrage étant soit des scènes de nuit ou très sombres, les filtres imposés sur les lunettes 3D dont on reproche régulièrement la perte de colorimétrie et/ou saturation « saccagent » toutes ces scènes. Sans aucune exagération, on se surprend même à ne pouvoir distinguer l’essentiel de certaines séquences, gênant et nous faisant totalement sortir du film. La version 2D suffira largement, autant par son côté moins mercantile que par le soin premier apporté à Rebelle qui dans sa matière première réussit le pari d’un film précieusement défini et d’une beauté permanente.
Mark Andrews réussit donc son passage à la version longue du film d’animation très bien épaulé par Brenda Chapman, qui a n’en pas douté, a apporté la dose suffisante d’humour à Rebelle pour en faire un film avec plus de modernité et de respirations.
Rebelle est donc une belle réussite pour Disney, loin d’un fond et d’une identité Pixar. Cela inscrit cette aventure dans la pure tradition des films familiaux clairement destinés aux plus jeunes même si les adultes y trouveront aussi leur compte. Dès lors on sait, exception de Cars 2, la différence entre un film d’animation Disney-Pixar et un Pixar distribué par Disney. La flèche touche une cible bien différente mais la qualité, de forme tout du moins, est l’arme principale.
