Quatre aventuriers cherchent à s’approprier un gisement d’uranium. Billy Dannreuther, cinquième larron de la bande, attend ses associés en compagnie de son épouse Maria dans un petit port italien : c’est là que tous devront embarquer sur un bateau à destination de l’ Afrique. En attendant le départ, chacun essaie de tuer le temps. Billy et Maria font la connaissance de Harry Chelm et de son épouse. Chelm est un escroc notoire, et les associés de Billy s’imaginent qu’ils sont en train de se faire rouler.
Avis de Fabien
Scénarisé par John Huston et Truman Capote d’après un roman de Claud Cockburn, Plus fort que le diable (Beat the devil) est la 6ème collaboration entre Huston et Humphrey Bogart et constitue une pause récréative pour le réalisateur avec ce tournage en Italie entre potes après une série impressionnante de films comme Le trésor de la Sierra Madre, Key Largo, Quand la ville dort, African Queen et Moulin Rouge. On sait que le tournage fut arrosé (Huston, Bogart constamment imbibés) et l’improvisation fréquente pour cause de scénario non finalisé.
Dans un rôle en contre-emploi d’escroc minable, Humphrey Bogart est tiraillé entre deux femmes, hésite entre Gina Lollobrigida et Jennifer Jones comme le film valse entre comédie de situation, film noir et aventure. Avec un certain détachement et désinvolture, Beat the devil part dans tous les sens et tourne en dérision les récits d’aventure : une galerie de pieds nickelés et de petits escrocs, des femmes qui mènent la danse, des plans qui foirent allègrement…Le sujet est très mince, le scénario quasi inexistant mais tout le monde a l’air de s’être bien amusé avec ces situations rocambolesques et dialogues affûtés qui font l’attrait de cette comédie d’aventure. Le film s’avère sympathique à défaut d’être convaincant eu égard à ce qu’a pu faire John Huston.
Beat the devil est un film mineur dans la prestigieuse carrière de John Huston mais est plaisant et divertissant.
Technique
La remasterisation de grande qualité produit des images nettes à la définition inédite pour ce film de 1953. Les dialogues sont clairs dans l’unique piste sonore, la VO en mono 2.0 DTS HD MA.
Bonus
Ce combo brd+dvd proposé par Rimini Editions affiche comme bonus une interview de Patrick Brion (33′), chargée en infos et anecdotes sur la genèse et le tournage du film.
Puis le module « Découvrir John Huston » (45′) est un portrait intime du cinéaste, son caractère parfois orageux, son addiction à l’alcool, son génie de la mise en scène, avec de nombreux intervenants et illustré d’extraits de ses plus grands films, dont Chinatown, L’homme qui voulait être Roi, Les Misfits, Moby Dick.