L’avis de NicoH :
Sorti en 2011, Payday – The Heist nous mettait dans la peau d’un groupe de braqueurs devant remplir divers objectifs au gré de missions au choix. Fort du succès de leur titre, Deep Silver et 505 Games remettent le couvert avec une suite, sobrement intitulée Payday 2. Prêt pour le casse du siècle ?
Avant toute chose, une précision : l’auteur de ces lignes n’ayant pas eu l’occasion de jouer au premier volet, ce test ne contiendra aucune référence, ni comparaison avec ce dernier, et c’est d’un œil neuf et neutre que nous nous plongeons aujourd’hui dans Payday 2.
Si vous aussi, vous découvrez la licence, un petit briefing de mission s’impose : Payday 2 vous met dans la peau d’un braqueur qui, avec ses trois congénères, doit effectuer différents braquages allant de la simple boutique jusqu’à la banque sévèrement gardée, le tout en remplissant différents objectifs au cours de la partie. Un gameplay n’étant pas sans rappeler Left 4 Dead, les zombies en moins, les flics en plus.
D’ailleurs, c’est cette comparaison avec Left 4 Dead qui reviendra le plus souvent au cours de vos parties tant Payday 2 a de similarités avec son cousin zombiesque. Loin d’être un reproche, ce parallèle se ressent notamment au niveau du plaisir qu’on aura à arpenter les différentes missions du jeu, sélectionnables par l’interface dédiée Crime.net. Des missions par ailleurs assez nombreuses et constituées de une à cinq parties, selon le niveau de difficulté, et toutes dotées d’un excellent potentiel de rejouabilité. Donc autant vous dire qu’il y a de quoi faire !
Mais le nombre de niveaux ne serait rien sans un gameplay soigné, surtout dans un jeu misant sur le coopératif. Et de ce côté, autant dire que si vous vous attendez à un simple L4D-Like, vous serez surpris, dans le bon sens du terme. En effet, outre la possibilité de secourir vos camarades blessés ou de déployer des items spéciaux pour toute l’équipe, c’est surtout l’importance accordée au dialogue et au briefing entre les joueurs avant et pendant la mission qui surprend. En effet, si vous vous attendiez à un bête FPS en coop où il s’agit de récupérer le magot en tirant à tout va, vous serez déçu. Car c’est sans doute là le cœur du jeu : la possibilité d’aborder la plupart des missions de différentes façons. Vous voulez entrer avec vos gros sabots et finir sur une fusillade avec les flics façon Heat ? Aucun souci ! Vous préférez la jouer discret et faire votre casse en finesse façon Ocean’s Eleven ? No problem ! Enfin, « no problem », ça dépendra du plus important : vos coéquipiers.
En effet, si vous adorez que votre plan se déroule sans accro, il faudra prendre le temps de discuter et de vous organiser avec votre équipe concernant la marche à suivre, notamment le facteur discrétion. Ceci sous peine de voir un coéquipier un peu trop porté sur la gâchette causer l’irréparable, à savoir l’arrivée des équipes d’assaut ! Vos munitions étant limitées, et devant l’impossibilité de ramasser les armes à terre, vous serez bien vite débordés, sans compter l’impact sur le butin final…
Des armes, parlons-en justement : au même titre que les items de protection et les gadgets, les nouvelles armes et leurs personnalisations demanderont à être débloquées entre les parties en dépensant le fruit de vos casses. Et vu la quantité d’items à acheter, autant vous dire que vous mettrez le temps à en voir le bout. Sans compter les différentes compétences de votre personnage, qui vous demanderont de choisir entre plusieurs arbres de progression. Bref, là aussi, il y a de quoi faire.
Alors, Payday 2, Left 4 Dead-like ultime ? Malheureusement non, même si la perfection se joue à peu de choses. En cause, on citera par exemple un moteur graphique un peu daté et un doublage un poil à la ramasse (notamment comparé au doublage à l’esprit série B ultra-réussi de L4D) et surtout la possibilité d’être éjecté d’une partie sans ménagement, ni avertissement. Et lorsque cela arrive alors que vous étiez à deux secondes de la fin et qu’ainsi, votre argent vous passe sous le nez, autant vous dire que la frustration est grande ! En contrepartie, il faut néanmoins reconnaitre que la communauté autour du jeu est déjà bien étoffée, et même si les débutants ne manqueront pas de se faire parfois éjecter par des habitués peu tolérants, l’immense plaisir de jeu devrait sans aucun doute prendre le pas sur les petits défauts.
Enfin, un mot sur le potentiel cinématographique que possédait le jeu, qui ne demandait qu’à devenir un pendant vidéoludique des fleurons du genre (Heat, l’intro de The Dark Knight, Ocean’s Eleven, Inside Man, un Après-midi de Chien, Point Break,…). Malheureusement, il faut bien avouer que là où Left 4 Dead (surtout le 1) retranscrivait génialement ses influences de films d’horreur teintées d’esprit nanar, Payday 2 rate un peu le coche, les différentes missions manquant d’une réelle identité. Reste une bonne volonté évidente et certaines références amusantes, y compris dans les succès à débloquer et jusque dans le trailer de lancement du jeu (voir lien ci-dessous).
Vous l’aurez compris, Payday 2 n’est pas exempt de petits défauts. Mais ceux-ci représentent si peu de choses comparés au plaisir que le jeu a à vous offrir qu’on ne saurait vous conseiller de les ignorer, d’enfiler votre masque et d’embrasser cette nouvelle vie de braqueur qui vous tend les bras.
PS: Le trailer de Payday 2, un clin d’œil au court-métrage « Carousel » ?