Ce film est présenté en Sélection Officielle – Compétition au Festival de Cannes 2012
L’avis de Fabien
D’après le livre Paperboy de Pete Dexter, cette histoire de sexe et de mort signée Lee Daniels remarqué pour Precious joue la carte de la provoc et du souffre pour compenser un scénario bancal qui emprunte maladroitement différentes directions pour n’aboutir finalement à rien de consistant.
En effet ne pas s’attendre sur la base du pitch à un film de procès à la Dead man walking, l’enquête pour innocenter un futur condamné à mort est relegué au second plan par Lee Daniels qui préfère développer un récit d’apprentissage, celui du paperboy du titre (Zac Efron) et par extension l’exploration de la libido et de la sexualité agités de ses personnages.
La réalisation affreusement tape-à-l’œil érotise la star des midinettes Zac Efron, filmé comme dans un clip pour dessous masculins au ralenti dans des couleurs fluos quand elle ne capitalise pas, pour maintenir l’intérêt très relatif du film, sur les prouesses sexuelles du personnage volcanique de Nicole Kidman, une poupée Barbie qui a le feu aux fesses (simulation de fellation dans un parloir, galipettes frénétiques sur une machine à laver…).
De nombreuses thématiques et enjeux dramatiques (discours politique sur le racisme et la peine de mort, enquête policière, étude de mœurs) se trouvent ainsi laissés en suspens ou gâchés par des effets de style outranciers et le recours à une narration en voix-off hors sujet.
Dans les 20 dernières minutes le film vire vers le thriller grand guignol où les stars sont sacrifiées avec mépris en dépit du travail difficile pour faire exister leurs personnages (Matthew McConaughey de retour en grâce depuis La défense Lincoln livre à nouveau une très bonne performance) et où, grâce à une formidable aberration scénaristique, Zac Efron se réfugie dans un marais infesté de crocodiles pour échapper à son poursuivant!