Douze ans après Le Caire, OSS 117 est de retour pour une nouvelle mission à l’autre bout du monde. Lancé sur les traces d’un microfilm compromettant pour l’État français, le plus célèbre de nos agents va devoir faire équipe avec la plus séduisante des lieutenants-colonels du Mossad pour capturer un nazi maître chanteur. Des plages ensoleillées de Rio aux luxuriantes forêts amazoniennes, des plus profondes grottes secrètes au sommet du Christ du Corcovado, c’est une nouvelle aventure qui commence.
Quel que soit le danger, quel que soit l’enjeu, on peut toujours compter sur Hubert Bonisseur de la Bath pour s’en sortir…
Film présenté lors des 13èmes Rencontres du Cinéma de Gérardmer
L’avis d’Alex :
Le retour d’Hubert Bonisseur de la Bath sous les traits de Jean Dujardin…
Après ses aventures au Caire dans les années 50, voici donc OSS117 projeté à la fin des 60’s en pleine époque hippie !
Affrontant cette fois-ci des Nazis exilés au Brésil (ainsi que de mystérieux Chinois…), cette seconde relecture actuelle et ostensiblement parodique des aventures du héros de Jean Bruce est dans la droite lignée du premier épisode : agent secret français imbu de sa personne, gags de répétition, décorum très kitch… Bref, les spectateurs qui s’étaient réjouis de la première version « made in Hazanavicius » (réalisateur à ses débuts de Derrick contre Superman et autre Grand Détournement -les amateurs comprendront-) ne seront pas déçus !
Même rythme et situations décalées font toujours partie de la recette, cette suite s’avérant peut-être même supérieure au premier opus.
Évidemment, les réfractaires à cet humour absurde (aux frontières du nonsensique) et pas toujours très fin sont priés de passer leur chemin sous peine de trouver le temps bien long.
Mais les autres seront ravis de retrouver ce personnage qui égratigne l’image de l’agent secret viril et tombeur de femmes (comme un certain James…) pour nous présenter un héros à la sexualité moins « définie » dirons-nous…
Maladroit, misogyne, et -très- limite raciste, bref en opposition totale avec la libération des mœurs qui allait bouleverser les années 70, OSS 117 va devoir évoluer afin de prouver à sa ravissante co-équipière qu’il est un héros « moderne ». Vous vous doutez bien que cela ne se fera pas sans mal…
Pour faire court, ceux qui ont aimé Le Caire adoreront Rio à coup sûr !
En attendant un troisième épisode, dont quelques indices ici nous laissent présager de la future destination de Mr Bonisseur de la Bath… ?
Avis de Stéphane :
Les fans du premier opus du film OSS 117 seront heureux de retrouver Jean Dujardin. Toujours en forme, il donne à cet agent un style peu commun avec ses blagues racistes et misogynes. De plus son aspect ringard amplifie son style.
Pourtant cette comédie bien « franchouillarde » séduit et arrive à faire rire. Le réalisateur arrive à rester sur cette limite entre le rire et les dérives plus vulgaire… En réussissant à ne jamais franchir cette frontière, il parvient à séduire les spectateurs.
En surjouant son personnage, Jean Dujardin lui permet vraiment d’exister. D’ailleurs certaines scènes pourront devenir culte (la pomme d’amour par exemple). Il est aidé d’autres acteurs tels que Louise Monot ou Reem Kherici pour lesquelles on ne pourra tarir d’éloges sur leurs prestations.
Même Pierre Bellmare arrivera à faire rire.
Les décors ne sont pas en reste et sans difficultés que l’on se retrouve dans cette fin des années 60.
OSS 117 est donc un film à ne pas louper sauf si vous n’aimez pas les comédies un peu « lourdes ».
L’avis de Fabien
Trois ans après OSS 117 le Caire nids d’espion qui s’est avéré être un divertissement comique de grande qualité, un détournement jubilatoire des films d’espionnage soigneusement mis en images par Michel Hazanavicius, c’est un grand plaisir de retrouver OSS 117 alias Hubert Bonisseur de la Bath, un espion stupide, légèrement réac et misogyne mais aussi naïf et finalement attachant campé excellemment par un Jean Dujardin à l’indéniable vista comique et au sens du burlesque digne d’un Peter Sellers.
Toujours aussi hilarant ce deuxième volet mêle, pour le plus grand plaisir du spectateur qui en aura pour son argent ce qui est rarement le cas de la grande majorité des comédies françaises, absurde, non sense, vannes politiquement incorrectes bref un humour qui va du 1er degré au 3ème degré faisant un usage immodéré du comique de répétition (les « J’écoute », les fous rires, les attaques des chinois) comme du comique de situation (la poursuite au ralenti dans les couloirs d’un hôpital) au gré d’aventures exotiques bourrées de références cinématographiques (le Walter PPK et le smoking de James Bond, le coupé sport vu dans Sous le ciel bleu d’Hawaï avec Elvis Presley ou Devine qui vient dîner?, le costume de Paul Newman dans Detective privé, Vertigo et La mort aux trousses d’Hitchcock, les films de catch mexicain…).
Un régal, vivement le troisième volet!