Dans les villes romantiques et désolées que sont Détroit et Tanger, Adam, un musicien underground, profondément déprimé par la tournure qu’ont prise les activités humaines, retrouve Eve, son amante, une femme endurante et énigmatique. Leur histoire d’amour dure depuis plusieurs siècles, mais leur idylle débauchée est bientôt perturbée par l’arrivée de la petite sœur d’Eve, aussi extravagante qu’incontrôlable. Ces deux êtres en marge, sages mais fragiles, peuvent-ils continuer à survivre dans un monde moderne qui s’effondre autour d’eux ?
Film présenté en compétition au 66ème Festival International de Cannes
L’avis de Fabien (chronique cannoise):
Only lovers de Jim Jarmusch est dédié à l’état spleenesque sauvé par l’amour de deux vampires Adam (Tom Hiddleston), suicidaire et romantique compositeur de rock et Eve (Tilda Swinton), attentionnée, porteuse d’espoir et férue de littérature.
Ils mènent une vie de bohème entre Détroit et Tanger où on croise un certain Christopher Marlowe (John Hurt) devenu lui aussi une créature multi-centenaire, passent leur temps éternel à évoquer avec nostalgie leurs connaissance illustres comme Wagner, Byron ou Shakespeare (décalage comique assez efficace), à se ballader en voiture dans le décor dévasté de Détroit la nuit, l’occasion d’évoquer un présent morose et des humains en péril appelés par Adam des » zombies », joue avec virtuosité des instruments (Adam est un grand collectionneur de guitares) ou lisent à une vitesse magique des pavés littéraires, boivent des coupettes de sang non contaminé fourni par un docteur…
Approche arty et cool de la figure du vampire, saturé de musique (Charlie Feathers, Black Rebel Motorcycle Club) et de poses mélancoliques, Only lovers dégage un charme certain mais présente une histoire trop légère et faisant trop souvent du sur-place pour prétendre figurer au palmarès.