C’est l’histoire de Jimmy, un saxophoniste plutôt grande gueule qui caresse l’ambition de devenir un célèbre joueur de jazz. C’est l’histoire de Francine, une chanteuse de bar timide et réservée qui rêve de devenir une star. C’est l’histoire de leur rencontre. De leurs engueulades homériques. De leur amour tumultueux et de leur ascension vers le succès. C’est aussi l’histoire de la ville de New York, la plus illustre au monde, celle qui ne dort jamais et qui s’enflamme au rythme de la musique et des affrontements passionnels entre Francine et Johnny.
L’avis de Fabien
Auréolé du succès cannois rencontré pour Taxi Driver, Palme d’or en 1976, Martin Scorsese opte pour l’adaptation de la comédie New-York, New-York écrite par Earl Mac Rauch.
Initialement prévus pour Barbra Streisand et Ryan O’Neal, les rôles principaux sont attribués à Liza Minnelli (la fille de Vincente Minnelli et Judy Garland) et Robert De Niro que Scorsese impose dans le rôle de Jimmy Doyle.
Après dépasssement du planning de travail (8 semaines) et donc de budget (2m$), le film est présenté aux producteurs de la United Artist dans un premier montage de 4h29 puis est projeté lors des premières séances dans une première version de 2h43.
Devant les premières réactions mitigées, les producteurs décident finalement d’exploiter le film dans une version de 2h33 sur le territoire américain et de 2h16 en Europe.
La version proposée en blu-ray est la version longue de 2h43. Grand cinéphile devant l’éternel, Martin Scorsese y livre un hommage flamboyant aux grandes comédies musicales des années 40/50.
La mise en scène d’une grande virtuosité couplée au choix d’un casting hétéroclite nous transporte durant 2h45 dans l’histoire d’un couple volcanique qui est aussi une déclaration d’amour à la ville qui ne dort jamais où palpitent le meilleur du jazz et de la comédie musicale.
Les mouvements de caméra savamment élaborés au sein de superbes décors, de la première scène où évolue le personnage de De Niro au milieu de centaines d’américains fêtant la fin de la guerre en 1945 jusqu’au bouquet final avec le musical Happy endings, sont toujours au service d’une histoire passionnelle où folie, jalousie, comme souvent chez Scorsese, s’invitent dans la partie.
Les incroyables scènes de dispute conjugale, récurrentes chez Scorsese (voir, celles mémorables, de Raging Bull et Casino par exemple) rythment le récit qui s’achemine vers une fin mélancolique voulue par Scorsese dans un habituel souci de réalisme.
Porté par le célèbre thème musical New York, New York composé par John Kander et Fred Ebb, ce grand film musical du maestro Scorsese est à découvrir ou re-découvrir au sein d’une filmographie composée de chefs d’oeuvre plus évidents comme Taxi Driver ou Raging Bull.
Test blu-ray
Technique
Le grain argentique a été préservé, sous contrôle, pour un rendu image assez bon pour un titre de cet âge (35 ans) n’ayant pas bénéficié de restauration. Par rapport au dvd, les couleurs sont plus éclatantes, sans saturation et les contrastes mieux gérés d’où des détails inespérés lors des scènes nocturnes. Excepté une scène chantée (Francine entonnant But the World Goes Round) où la définition est très moyenne et le fourmillement envahissant, l’image de ce blu-ray est plutôt une bonne surprise.
L’exceptionnelle bande originale se savoure en DTS-HD MA 5.1.
Bonus
L’intégralité des suppléments du blu-ray est une reprise de l’édiion collector 2 DVD soit des propos toujours passionnants de Martin Scorsese intervenant à multiples reprises, dans une courte mais indispensable présentation du film puis dans les excellents commentaire audio et documentaire rétrospectif en 2 parties.
La liste des bonus proposée dans cette édition combo FPE :
-Introduction du film par Martin Scorsese
-Documentaire (1 h) avec Liza Minnelli, Martin Scorsese…
-Interview de Liza Minnelli (20 min)
-Scènes commentées par Laszlo Kovacs (Directeur de la photographie)
-Commentaire audio de Martin Scorsese & Carrie Rickey (Critique de films)
-Galerie photos avec storyboards
-Scènes coupées / alternatives
-Bande-annonce / teaser