Yosuke, lycéen farfelu dénué de toute ambition, vient de perdre son meilleur ami qui s’est tué en moto.
Il fait par hasard la connaissance d’Eri, jeune fille solitaire et combattive qui lutte chaque soir contre un mystérieux « homme à la tronçonneuse » qui apparaît du ciel.
Une étrange relation va se nouer entre eux deux…
L’avis d’Alex :
Voici un film au moins aussi curieux que son titre !
Negative Happy Chainsaw Edge nous convie à la rencontre entre deux êtres que tout semble opposer : d’un côté, un étudiant du genre « cool », gaffeur, pas spécialement courageux et qui s’adonne au vol à l’étalage. De l’autre, une fille déterminée et intègre qui affronte seule un monstre encapuchonné armé d’une tronçonneuse aux proportions démesurées (il ne faut pas oublier qu’il s’agit ici de l’adaptation d’un manga, celui de l’auteur de « Bienvenue dans la NHK », Tatsuhiko Takimoto).
Et quand notre volubile « anti-héros » se met en tête de prêter main forte à l’introvertie Eri, cela donne une première partie aux situations pour le moins cocasses et aux gags souvent truculents : Yosuke lançant à la tête du monstre un morceau de viande fraîche ou invitant la jeune fille au restaurant sans avoir le moindre sou en poche n’en sont que quelques exemples…
Mais le film de Takuji Kitamura défie toute tentative de classement en balançant entre pure comédie, drame, romance, action et fantastique : Negative Happy Chainsaw Edge multiplie en effet les ruptures de ton par le biais de personnages tragi-comiques, cachant tous une « faille », du prof ex-rebelle désabusé par la nouvelle jeunesse japonaise jusqu’au colocataire cherchant désespérément un Art qui lui corresponde (peinture, photo, musique) sans jamais aboutir à quelque chose qui le satisfasse…
Le métrage oscille ainsi constamment entre plusieurs genres, ce qui risque d’en rebuter certains, en particulier ceux qui s’attendent à de l’action non-stop. Si les combats contre l’homme à la tronçonneuse sont spectaculaires et bénéficient de jolies trouvailles visuelles grâce aux effets numériques, ils ne sont effectivement pas aussi nombreux que ça… Les joutes sont même carrément reléguées en hors champ en milieu de métrage, le réalisateur préférant se concentrer sur les pensées (en voix-off) de Yosuke.
Si ce « melting-pot » vient certainement du fait que le film est tiré d’un manga (un support qui peut se permettre de développer quantité d’aspects à longueur de tomes), Takuji Kitamura s’avère néanmoins parfois maladroit dans ses « transitions », au contraire d’une œuvre comme The Host qui parvenait à nous faire passer du rire aux larmes avec une fluidité remarquable.
Détail amusant, tout comme le héros du film de Bong Joon-ho, Yosuke a une particularité capillaire qui le distingue du reste du casting : il n’a pas les cheveux décolorés, mais arbore par contre une foisonnante chevelure bouclée, chose relativement insolite pour un Asiatique vous en conviendrez…
On peut y voir une façon similaire de démarquer le « marginal ».
Un des bons points de Negative Happy… est de reléguer au second plan le « beau gosse » qui tiendrait généralement la vedette (ici la Jpop star Haruma Muira, vu dans Crows Zero II, interprète -fort bien d’ailleurs- le meilleur ami décédé et érigé en modèle par Yosuke) pour faire place à un ado plus « accessible » en la personne de l’excellent Hayato Ichihara.
Signalons que la jolie Eri est incarnée par Megumi Seki (Dragonball Evolution) et que le reste de la distribution est largement à l’avenant.
En résumé, Negative Happy Chainsaw Edge relève plus de la chronique adolescente teintée de fantastique que du film d’action saupoudré de romance.
Et malgré quelques problèmes de rythme sur la fin, il a assurément de quoi séduire les spectateurs curieux d’œuvres « hybrides » made in Japan…
FICHE TECHNIQUE DVD :
Format image : 1.85 (16/9 compatible 4/3)
Format son : Dolby Digital 5.1
Langues : japonais, français
Sous-titres : français
Bonus :
– Bande annonce japonaise
– Spot TV japonais
– Bandes annonces catalogue éditeur
Éditeur : WE Prod
Date de sortie : 17 février 2010