Elliot est un jeune programmeur anti-social qui souffre d’un trouble du comportement qui le pousse à croire qu’il ne peut rencontrer des gens qu’en les hackant. Il travaille pour une firme spécialisée dans la cyber-sécurité mais un homme connu sous le nom de Mr Robot l’approche un jour pour faire tomber une compagnie surpuissante qui fait partie de celles qu’il doit justement protéger…
Avis de Fabien
Révélation de l’été 2015 sur la chaîne USA, la série Mr.Robot se poursuit, sa saison 2 débarque en blu-ray chez Universal le 13 décembre (existe aussi en coffret avec les 2 saisons). L’occasion de (re)voir cette géniale série cyberpunk rapidement devenue culte!
Ecrite et réalisée par un illustre inconnu, Sam Esmail, Mr.Robot s’est imposée comme une des meilleures séries sur le monde de l’informatique, le virtuel. Il s’agit d’une oeuvre dense et riche qui devrait parler aux geeks avec ses hackers complotistes et au plus grand monde en tant que brûlot fiévreux anti-libéral et chronique parfois douloureuse de la vie d’un handicapé social aux portes de la folie.
La saison 2 se déroule pendant l’après-révolution, le fameux 9 mai et montre la gueule de bois de la Fsociety, les lendemains qui déchantent pour ceux qui voulaient changer le monde : la Dark army essaie d’effacer ses traces, le FBI traque les hackers et Elliot va toujours aussi mal. L’intrigue de cette nouvelle saison multiplie les intrigues et les personnages secondaires : la femme de Tyrell Wellick (Joanna passe son temps à scruter les signes du retour de son mari), les membres de la Fsociety mené par Darlene (le groupe est menacé progressivement de dissolution), le mystérieux Whiterose de la Dark army (que veut vraiment le 3ème joueur à la table?), l’agent du FBI Dominique DiPierro (nouveau personnage réussi), le pdg d’E corp « maître de l’univers » Philip Price et Angela Moss (leur étrange relation de travail).
Si l’intensité de cette seconde saison faiblit un peu dû fait de la multiplicité des arcs narratifs dont certains pas très inspirés (la partie consacrée à la femme de Tyrell Wellick) et du développement des personnages, le coeur de la série, la relation schyzo Elliot/Mr.Robot est toujours aussi complexe et intéressant : Elliot, pris dans une « boucle infinie de folie », essaie de se débarrasser de son double Mr.Robot, son père décédé avec qui il dialogue sans cesse; cette attitude psychotique se déploie dans des visions cauchemardesques, des épisodes amnésiques où l’image se brouille, le son est distordu. L’idée de bug (informatique, mental) est matérialisée par un dérèglement de l’image et du son.
La mise en scène agitée épouse le bouleversement psychologique d’Elliot en quête de lui-même et se fait plus posée pour les scènes dialoguées dans les intérieurs glaçants d’Ecorp par exemple avec des cadrages composés de manière à isoler les personnages dans leur environnement. Parmi les éclats visuels de cette série toujours aussi réussie sur le plan esthétique citons aussi le début de l’épisode 6 façon sitcom.
Portée par les excellentes prestations de Rami Malek (Emmy Award du meilleur acteur), Christian Slater (Golden Globe meilleur acteur dans un second rôle) et Portia Troubleday en tête, Mr.Robot est une série toujours aussi démente, à la fois thriller cyber-politique et thriller mental. Vivement la saison 3!
Technique
Piqué acéré et riche palette chromatique sont au rendez-vous de ce master de haute volée. Pour la partie acoustique, la richesse des ambiances se déploie avec une grande efficacité en vo, la vf s’en tire bien.
Bonus
Au programme des suppléments de ce coffret blu-ray Universal (les 12 épisodes sont répartis sur 3 galettes), des scènes coupées, le faux film d’horreur vu dans la série Le méticuleux massacre de la bourgeoisie (9′) et un making-of (11′) où le créateur et réalisateur Sam Esmail indique notamment avoir tourné d’affilée des blocs de scènes différentes dans un même décor, pratique rare pour une série singulière.