Impliquée dans l’attentat terroriste du Kremlin, l’agence Mission Impossible (IMF) est totalement discréditée. Tandis que le président lance l’opération « Protocole Fantôme », Ethan Hunt, privé de ressources et de renfort, doit trouver le moyen de blanchir l’agence et de déjouer toute nouvelle tentative d’attentat. Mais pour compliquer encore la situation, l’agent doit s’engager dans cette mission avec une équipe de fugitifs d’IMF dont il n’a pas bien cerné les motivations…
L’avis de Fabien
Transposée au cinéma en 1995 sous l’impulsion de Tom Cruise acteur et producteur, la franchise Mission : Impossible a délivré des épisodes de constante qualité due en grande partie à la forte identité visuelle imprimée par des réalisateurs de renom comme Brian de Palma, John Woo et dans une moindre mesure JJ Abrams.
Après les scores mitigés au box office mondial du troisième épisode, les producteurs ont confié les rênes de cette nouvelle aventure qui a, comme son titre le suggère ambition de relancer la machine, à Brad Bird, réalisateur acclamé (2 Oscars) de deux films d’animation Pixar (Ratatouille, Les indestructibles).
Plus proche que les précédents de la série originelle en donnant à chacun des membres Mission : impossible une vraie carte à jouer aux côtés du personnage d’Ethan Hunt toujours aussi déterminant mais contraint de jouer collectif pour mener à bien la mission, Mission : Impossible – Protocole fantôme est de loin le plus jubilatoire et réussi en mixant avec inspiration gadgets high-tech, décors grandioses, séquences d’action décomplexée et humour absurde comme splastick.
Ne perdant jamais de vue le plaisir du spectateur, Brad Bird a concocté des cascades impressionnantes dont la séquence à Dubaï est déjà anthologique entre deux clins d’œil à la saga via une scène en apesanteur ou l’intervention de personnages clés du troisième épisode dont l’impayable Simon Pegg.
A l’image de son film d’animation Les indestructibles s’affranchissant des lois de l’apesanteur avec son attachante famille de super héros, ce nouveau film de Brad Bird constitue une luxueuse démo sur les potentialités cinématographiques, sur le plan visuel et dramatique, de la verticalité de l’action : gratte ciel, conduits d’aération, usine automobile sont autant de terrain de jeu pour ses espions désavoués devant arrêter un terroriste russe menaçant la paix mondiale comme au bon vieux temps de la guerre froide des meilleurs James Bond.
Sa mise en scène, débarrassée des fioritures stylistiques du second épisode où l’abus de ralentis et les autocitations pouvaient lasser sur la durée, bien plus précise en terme de découpage que le troisième opus, exploite formidablement les décors comme le talent de ses acteurs.
Léa Seydoux en méchante glaciale y affronte la sculpturale Paula Patton dans une chambre d’hôtel pendant que le très hype Jeremy Renner convainc totalement en analyste mystérieux. Associé au gouailleur Simon Pegg, Tom Cruise fait montre de nombreux talents d’équilibriste pour propulser Mission : Impossible – Protocole fantôme vers les sommets du film d’action high-tech.