Steven, brillant chirurgien, est marié à Anna, ophtalmologue respectée. Ils vivent heureux avec leurs deux enfants Kim, 14 ans et Bob, 12 ans. Depuis quelques temps, Steven a pris sous son aile Martin, un jeune garçon qui a perdu son père. Mais ce dernier s’immisce progressivement au sein de la famille et devient de plus en plus menaçant, jusqu’à conduire Steven à un impensable sacrifice.
Film présenté en compétition au Festival de Cannes 2017
Avis de Fabien (chronique cannoise)
Le réalisateur Yorgos Lanthimos remarqué avec Canine (2009) et célébré avec le Prix du Jury en 2015 pour The Lobster s’inspire de la tragédie Iphigénie d’Euripide pour cette sombre histoire où un garçon étrange infiltre et fait vaciller une famille bourgeoise.
Lanthimos radiographie de manière clinique cette famille aux comportements souvent surprenants et aux rapports distants et froids, de nombreuses failles émotionnelles qu’un jeune garçon va exploiter pour dérouler son plan machiavélique. La mise en scène, avec de lents travellings et de longues focales, inscrit de manière implacable ses personnages dans des décors (hôpital, demeure familiale) oppressants et fait monter la tension dramatique jusqu’aux premiers signes de l’étrange mal dont sont peu à peu victimes les enfants du couple joué par Nicole Kidman et Colin Farrell. Le mélange d’humour noir, d’absurde et de terreur proposé par le réalisateur grec fonctionne nettement moins bien dans la deuxième heure où Lanthimos accumule les scènes dispensables ou ratées jusqu’à un final peu inspiré.
Avec Mise à Mort du Cerf Sacré, Yorgos Lanthimos livre un film bancal, souvent surprenant et déstabilisant dans les premiers actes puis assez exaspérant en raison de scènes outrancières et autres provocations d’un goût douteux et d’un virage surnaturel qui a tout d’une sortie de route; en l’espèce ce film, en compétition pour la Palme d’Or, ne devrait laisser personne indifférent.
(NDLR : Mise à Mort du Cerf Sacré a reçu le Prix du scénario au 70ème festival de Cannes)