Lucky Luke

Réalisateur
Acteurs
Pays
Genre
Western
Durée
104
Titre Original
Lucky Luke
Notre score
5
Lucky Luke

Au cours de sa mission à Daisy Town, la ville qui l’a vu grandir, Lucky Luke, « l’homme qui tire plus vite que son ombre », va croiser Billy The Kid, Calamity Jane, Pat Poker, Jesse James et Belle…


L’avis de Fabien


Le défi de l’équipe de cette nouvelle version de Lucky Luke après la piteuse version avec Terrence Hill était de garder l’originalité de l’univers de Morris et donner de la vraisemblance aux personnages.


L’histoire se situe à une époque charnière du western : le gouverneur Cooper explique que les villes remplacent les grands espaces et que c’est la fin d’un monde. L’époque des cow-boys (le garçon vacher) va bientôt perdre de sa superbe. Ce bouleversement géographique comme sociologique à venir se traduit chez le personnage de LL par une remise en question après un duel : raccrocher le colt et fonder une famille.


C’est la bonne idée du film : ne pas peindre un pistolero solitaire sans peurs mais proposer un héros hanté, traumatisé par la mort qu’il vient de donner comme celle de ses parents lorsqu’il était un enfant et devant s’entourer pour réussir sa mission. Saluons l’initiative de lui donner un passé, un côté sexué au contact du personnage de Belle Star dont l’apparition au saloon est un grand moment de sensualité : une femme fatale dont notre héros aura du mal à s’en remettre. Le récit voit le personnage fragilisé dans le second acte puis la bravoure et l’esprit de justice du héros vont s’exprimer à nouveau pour secourir le président des USA menacé par un vieil ennemi.

Conséquences de ce parti pris narratif on perd en fidélité à la BD ce qu’on gagne sur le plan dramatique et risque de déséquilibre de la structure du film qui oscille entre plusieurs tons. Cette alliance drame familial/humour potache et absurde sorti de Brice et OSS117, dosé avec modération néanmoins, risque de dérouter les aficionados de la BD.

Ces derniers retrouveront leur héros bien entouré : Calamity Jane, Billy The Kid, Jesse James, Pat poker autant de personnages légendaires campées par une brochette d’acteurs plus ou moins bien choisi dans ces rôles délectables; mention spéciale à Sylvie Testud en Calamity Jane et bien sûr Jean Dujardin finalement plus en retrait que prévu. Ces personnages de BD mémorables deviennent des figures burlesques et comiques (Billy est un gamin insupportable, JJ un acteur raté, CJ une dure à cuire amoureuse de LL …) chargé de relancer l’action et d’apporter un carburant comique à une histoire plutôt mince.


Au niveau visuel le film est une grande réussite avec des décors somptueux digne d’une production hollywoodienne (lac salé, la ville de Daisy Town, le décor du bandit manchot) tournée en fait en Argentine, des costumes inspirés de Jeremiah Johnson et une réalisation stylisée entre cartoon et hommage au western spaghetti (le cache poussière de JJ, les gros plans sur les regards des duellistes).


Au final un cocktail plaisant à défaut d’être totalement convaincant entre aventure initiatique, humour déjanté et références ciné/bd jubilatoires pour ce divertissement familial qui titille la part d’enfance du spectateur émerveillé devant les aventures paginées du poor lonesome cowboy dont on n’imagine désormais plus personne autre que l’excellent Jean Dujardin pour l’incarner.

Lucky Luke
5
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