L’argent. Le pouvoir. Les femmes. La drogue. Les tentations étaient là, à portée de main, et les autorités n’avaient aucune prise. Aux yeux de Jordan et de sa meute, la modestie était devenue complètement inutile. Trop n’était jamais assez…
L’avis de Fabien
Après l’enchanteur Hugo Cabret Martin Scorsese revient avec Le loup de Wall Street à un cinéma furieux et survolté, celui des étourdissants Les affranchis et Casino où l’argent fait vaciller les hommes.
Adaptation des mémoires du courtier Jordan Belfort, The Wolf of Wall Street est une satire féroce et crue du Wall Street des années 90 à travers le portrait sans concessions d’un de ses goldens boys dont Scorsese relate, dans la veine de ses films les plus inspirés, l’ascension fulgurante et la chute inéluctable.
Temple des excès en tous genres (fêtes orgiaques avec drogues diverses et lancés de nain en open space, argent dépensé sans compter, IPO frauduleuses…), royaume du cynisme absolu (mettre dans sa poche le plus de l’argent de ses clients appâtés par des promesses de rentabilité facile), Wall Street est le terrain de jeu de Belfort et de sa meute de tueurs dégénérés constamment sous coke et autres stupéfiants. Le ton farcesque et la mise en scène débridée aux nombreuses séquences d’anthologie (le délirante conversation téléphonique sous Ludes, l’hallucinante tempête en haute mer) où Scorsese utilise l’éventail de la grammaire cinématographique (regard face caméra, ralentis…) pour rendre compte de ce style de vie démesuré, effréné et amoral procurent un certain plaisir jubilatoire. D’autant plus que les comédiens sont au top, Leonardo DiCaprio et Jonah Hill en tête, sans oublier la participation savoureuse de Jean Dujardin en banquier suisse et la révélation de la sublime Margot Robbie.
Martin Scorsese s’amuse visiblement comme le jeune loup des débuts dans cette comédie noire sur les dérives du capitalisme sauvage, de l’hubris démesuré, portée par un excellent Leonardo DiCaprio; son bonheur de filmer est contagieux.
Test blu-ray
Le master est de haute volée avec une définition grand luxe où les détails sont légions.
Les deux pistes audios en 5.1 DTS HD Master Audio proposent une immersion mémorable dans le milieu de la finance, accompagnée par une BO efficace.
Bonus
Trois courts documentaires complémentaires composent les bonus de cette édition hd Metropolitan très recommandable (le film existe aussi en édition limitée 4 disques avec un DVD exclusif de suppléments et CD de la bande-originale).
Tour de table avec Martin Scorsese, Leonardo DiCaprio, Jonah Hill et Terence Winter (11′) : une table ronde sympathique où sont évoqués la qualité du script de Terence Winter, des souvenirs de tournage où l’impro était encouragée par Martin Scorsese fier de collaborer à nouveau avec Leonardo Di Caprio qui définit ainsi Le loup de Wall Street : « C’est un peu l’Empire romain de l’ère moderne : une sorte de gigantesque orgie d’hédonisme et de drogue ».
« Running Wild » : Les coulisses du tournage (11′) : sont dévoilées les origines du projet apporté par DiCaprio à Scorsese qui voulait dans ce film montrer « un point de vue sans tomber le jugement ».
« The Wolf Pack » : Making of (17′) : les acteurs soulignent l’énergie et la bonne humeur du plateau de Scorsese, évoquent la difficulté d’incarner des personnages mauvais, pourris sans les juger. Pour DiCaprio « Scorsese sait comment mêler l’humour et la part d’ombre ».