Lone Ranger, naissance d'un héros
Lone Ranger, naissance d'un héros

Lone Ranger, naissance d’un héros

Réalisateur
Gore Verbinski
Acteurs
Armie Hammer, Barry Pepper, Helena Bonham Carter, James Badge Dale, Johnny Depp, Ruth Wilson, Tom Wilkinson, et William Fichtner
Pays
USA
Genre
Action, Aventure, et Western
Durée
149 min
Titre Original
The Lone Ranger
Notre score
5

Tonto, le guerrier indien, raconte comment John Reid, un ancien défenseur de la loi, est devenu un justicier légendaire. Ces deux héros à part vont devoir apprendre à faire équipe pour affronter le pire de la cupidité et de la corruption. Le tandem fait des étincelles et entraîne le public dans un tourbillon de surprises et d’humour.

L’avis de Manu Yvernault :

La grande famille business est de retour. Le trio Depp-Verbinski-Bruckheimer refait surface. Après avoir épuisé le filon Pirates des Caraïbes jusqu’à la moelle, et même plus, les faiseurs de blockbusters préfabriqués viennent nous resservir un autre plat de résistance. Indigeste ? Disons que la pilule a bien du mal à passer et le public commence à le ressentir.

Une production Disney sent parfois le déjà-vu remplissant un cahier des charges des plus calibrés; The Lone Ranger ne déroge pas à la règle.

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La production fût houleuse, onéreuse et l’ensemble s’en ressent. En résulte un film assez brouillon qui hésite à se destiner totalement à un jeune public ou clairement flirter vers le western tel qu’on le connait, avec une violence plus appuyée que ce que Disney à pour habitude de produire.

Si on peut percevoir la tentative de Gore Verbinski pour apporter un peu de sérieux au film, on sent clairement que ses élans ont été retenus par la production. Ce qui à pour résultat de finalement mettre en scène une copie presque calquée de Pirates de Caraïbes.

Johnny Depp cabotine donc à n’en plus finir et s’avère finalement d’une composition assez fade, puisque répétitive dans ses éternels mimétismes. N’est pas Buster Keaton qui veut. Il est difficile de réellement sourire quand à force d’habitudes le jeu du comédien ne nous surprend plus et se répète à l’infini. En outre, on ne comprend pas forcément pourquoi sa présence à l’écran est en avant par rapport à celle du personnage principal.

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Heureusement, Armie Hammer s’en sort plutôt bien et rend crédible le héros naissant qu’il se doit d’incarner. Il trouve l’équilibre assez juste entre les scènes sérieuses et d’autres plus fantaisistes. A ce titre le film s’imprègne souvent d’un humour très cartoon qui rend la plupart des scènes censées être drôles, très fades, quand elles ne sont pas d’une lourdeur marquée. Difficile donc de trouver un intérêt profond à The Lone Ranger surtout quand le film s’étend sur presque 2h30, c’est long, même très long, d’autant que pour un blockbuster les scènes d’action ne sont pas majoritaires. En résulte un film très bavard et relativement mal écrit, l’histoire est très basique dans son développement et les dialogues relativement faciles.

Difficile dans ces conditions pour l’ensemble des seconds rôles de donner le meilleur d’eux-mêmes. Tous très convaincants, Helena Bonham Carter, Barry Pepper ne semblent pourtant pas vraiment à leur place et font le minimum afin de faire exister leur personnage. Seul William Fichtner dans le rôle du méchant de service livre une partition efficace.

Heureusement les scènes d’actions sauvent un peu l’édifice, si toutefois on accepte leur côté clownesque. Gore Verbinski se permet certains tours de force, défit les lois de la gravité et se permet un peu tout en terme de scénographie. Même si le film se clôt sur cet élan divertissant, il est bien trop tard. The Lone Ranger s’avère assez ennuyeux, mal équilibré et n’oublie aucun clichés du genre. Dommage, l’esprit était bien présent et le décorum propice à plein de choses. Le western est un genre précis, il était sans doute difficile de le traiter ainsi. Et en ne voulant rien couper de son film, Gore Verbinski a pêché par gourmandise, le film y aurait gagné en qualité dans une version plus courte.

On comprend déjà plus l’échec au box office américain, un signe que le public se sente de plus en plus abusé par ces « films » industriels en oubliant leur première raison d’être, nous divertir et si possible de manière intelligible. On a connu Gore Verbinski capable de beaucoup mieux dans le genre, Rango avait justement cette agréable saveur.

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