Roshane Saidnattar, rescapée des camps de la mort au Cambodge, rencontre le théoricien du pouvoir Khmer Rouge, Khieu Samphân. Face au déni et à la parole mensongère de ce théoricien de Pol Pot, la réalisatrice et sa mère retournent au Cambodge et trouvent la force de parler.
L’Important c’est de rester vivant entremêle les souvenirs de la réalisatrice, le témoignage de sa mère ainsi que des archives inédites, le tout mis en parallèle avec l’entretien exceptionnel avec Khieu Samphân. Ce film porte un regard qui, par sa résonance intime, nous dévoile une part de la folie qui a dévasté un peuple entier.
Film présenté au 17ème Festival International des Cinémas d’Asie (FICA) de Vesoul
(8-15 février 2011)
L’avis de Yanick « Wolverine » Ruf :
Ce docu-fiction réalisé par Roshane Saidnattar revient sur l’une des plus importantes partie de l’histoire du Cambodge : la prise de pouvoir par les Khmer Rouges entre 1975 et 1979. La réalisatrice est la personne la mieux placée pour nous en parler car elle a réellement vécu cette période lorsqu’elle était enfant. Une période que l’on a du mal à comprendre. Comment l’homme fait-il pour être aussi inhumain ? Selon les sources, entre 2,5 et 3 millions de personnes ont été massacrées.
La base de ce film est donc composée d’images d’archives (en commençant par les bombardements de Phnom Penh), mêlées à des scènes de fiction et une interview de l’une des personnes les plus importantes de cette époque, Khieu Samphân, qui fût nommé président pendant cette période, en lien direct avec Pol Pot et son altesse le roi du Cambodge Norodom Sihanouk. Roshane nous raconte donc avec une profonde émotion comment elle a vécu ce « passage » de sa vie qui restera le plus important, le plus malheureux et celui qu’elle ne pourra jamais effacer de sa memoire….. Véritable incursion dans l’histoire de ce pays, on apprend une masse colossale de choses dont nous n’étions pas au courant, nous occidentaux qui avons la chance de ne pas connaitre de dictature et de pouvoir armé.
Les émotions de la réalisatrice seront au summum de leur intensité lorsqu’elle nous fera vivre son retour dans le village où elle a subbi les travaux forcés des Khmers Rouges, trente ans apres les faits. Elle y revient avec sa mère qui avait réussi à la tirer des griffes de ce pays en furie, une séquence particulièrement émouvante.
Extrêmement prenant, il est indispensable de voir ce film pour comprendre enfin ce qui s’est passé là-bas il y a trente ans. Rarement un film n’a autant justifié son titre, car pour la mère de Roshane, l’objectif à atteindre avec son fils et sa fille le plus important était de rester vivant.
N’hésitez pas à regarder cette interview de la réalisatrice réalisée lors de la 17ème édition du Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul.