Au Xème siècle, les Vikings sèment la terreur sur les côtes d’Angleterre. Ragnar, le chef viking, tue le roi et viole la reine. Cette dernière donne naissance à Eric qui sera capturé par les Vikings et élevé comme esclave. Devenu adulte, il affronte Einar, le fils de Ragnar, et le défigure en lançant contre lui son faucon. Quelques temps plus tard, Morgana, la future reine d’Angleterre, est enlevée par Einar qui cherche à la séduire, mais elle tombe amoureuse d’Eric.
L’avis de Fabien
Le film d’aventures de Richard Fleischer, Les Vikings, revient dans une belle édition avec copie restaurée chez Rimini editions.
L’iconoclaste réalisateur Richard Fleischer (Vingt mille lieues sous les mers, Les inconnus dans la ville, L’étrangleur de Boston, Soleil vert) se retrouve à la fin des années 50 aux commandes des Vikings (1958) par l’intermédiaire de Kirk Douglas et sa maison de production Bryna Productions (Les sentiers de la gloire). Comme à son habitude, Fleischer suit de près l’écriture du scénario et effectue de nombreuses recherches, un an avant le tournage, pour coller au plus près de la vérité historique. Son sens du détail (reproduction à l’identique de drakkars), ses choix de décors naturels (fjord norvégien, Fort-la-latte en Bretagne) couplés à la précision de sa mise en scène et son sens du découpage font merveille dans ce grand film d’aventures tourné en Technirama et interprété par un formidable trio d’acteurs Kirk Douglas, Tony Curtis et Janet Leigh dont le triangle amoureux est le pivot narratif de cette histoire shakespearienne.
La structure dramatique présente deux frères ennemis, Einar (Douglas), le digne fils du chef viking Ragnar et Eric (Curtis), l’enfant bâtard né du viol d’une reine anglaise par Ragnar (Ernest Borgnine) qui se disputent une femme, Morgana (Leigh), fille du roi de Galles promise à l’anglais Aella; sa possession par la violence est le moteur de l’action : poursuite en drakkar dans le brouillard, bataille entre Anglais et Vikings qui culmine lors d’un duel à l’épée sur les hauteur d’un fort. Dans la tradition de la tragédie antique, il est question d’aveuglement (au propre comme au figuré), de démesure des passions, de meurtre (quasi parricide, fratricide).
Fort d’une solide dramaturgie, Les Vikings est un grand spectacle, visuellement très soigné, avec de beaux décors naturels qui dynamisent l’image très bien composée par cet excellent technicien qu’est Fleischer et où s’agitent les personnages, toujours en mouvement (courses, sauts…) pour accomplir leur destin. La tragédie culmine lors d’un affrontement rageur entre Eric et Einar en haut de la terrasse d’un donjon; la superbe composition des plans (lignes multiples, plongées, profondeur de champ), l’énergique chorégraphie du combat dans la tradition du film de cape et d’épée et le jeu fiévreux des acteurs rendent mémorable cette ultime séquence épique des Vikings.
Technique
Le master utilisé par Rimini Editions est le master ayant servi à l’édition Kino Lorber (USA) : lumineuse, colorée, riche en détails, l’image est très satisfaisante et rend hommage à la superbe photographie de Jack Cardiff. On notera un peu de bruit pour les scènes de brume mais rien de dommageable pour cette copie de qualité proposée par Rimini. Les versions originale et française avec mixage DTS-HD Master Audio Mono 2.0 offrent de belles ambiances avec dialogues clairs, fracas des armes et musique épique.
Bonus
Les nombreux suppléments de qualité, Un conte norvégien (27′), Interview de Kirk Douglas (6′), Les vikings de la réalité au rêve (20′), Richard Fleischer raconte Les Vikings (28′), permettent d’en savoir plus sur les coulisses de ce grand film d’aventures et sur son réalisateur Richard Fleischer. En outre ce beau coffret collector comprend le livre L’Enigme Richard Fleischer, écrit par Christophe Chavdia.