En pleine guerre de Sécession, dans le Sud profond, les pensionnaires d’un internat de jeunes filles recueillent un soldat blessé du camp adverse. Alors qu’elles lui offrent refuge et pansent ses plaies, l’atmosphère se charge de tensions sexuelles et de dangereuses rivalités éclatent. Jusqu’à ce que des événements inattendus ne fassent voler en éclats interdits et tabous.
Film présenté en compétition au Festival de Cannes 2017
Avis de Fabien
Quatre ans après le mineur The Bling Ring (2013), Sofia Coppola est de retour avec une nouvelle adaptation du roman de Thomas Cullinan Les Proies (The Beguiled), déjà porté à l’écran en 1971 par Don Siegel.
La réalisatrice de Virgin suicides et Lost in translation s’est entourée de fidèles (Kirsten Dunst, Elle Fanning) et de nouveaux venus dans son cinéma (Nicole Kidman, Colin Farrell) pour une nouvelle version de ce roman, écrit dans les années 60, où est adoptée présentement le point de vue des femmes, le film avec Clint Eastwood étant centré sur l’expérience horrifique du soldat blessé. Le récit a pour cadre un internat de jeunes filles dont les pensionnaires et leurs institutrices vont être déstabilisées par l’irruption d’un homme dans leur quotidien. Frustrations, jalousies vont se manifester au contact de ce blessé manipulateur et menacer de faire imploser ce cercle féminin dont les différents caractères sont bien mis en valeur par Coppola, toujours très à son aise pour parler de jeunes femmes languissantes et explorer les tourments de la psyché féminine.
Toutefois, malgré une direction artistique de qualité avec une photographie superbe en 35mm et un casting très juste, le film peine à convaincre totalement, pas assez vénéneux et trouble; la réalisation trop plate ne parvient pas à développer une atmosphère inquiétante, déployer une perversion mortifère et produire une tension sexuelle et dramatique comme le film de Siegel le réussissait.
Sofia Coppola ne parvient pas à rendre sa version de The Beguiled mémorable, en l’état il s’agit d’un film plastiquement soigné mais manquant de noirceur et de piquant pour subjuguer.
MAJ : Les Proies a remporté le Prix de la mise en scène au 70ème festival de Cannes