Quim roule dans une région isolée en suivant une route sinueuse et se perd. En essayant de se repérer, il est soudain la cible de tirs en provenance de la montagne. Alors qu’il tente d’échapper aux projectiles, il rencontre une jeune femme qui semble perdue et vit apparemment le même cauchemar que lui. Méfiants l’un envers l’autre, ils décident néanmoins d’unir leurs forces pour quitter cette forêt hostile, glaciale et semer leurs poursuivants.
L’avis de Fabien
Après les récents succès de L’Orphelinat et de R.E.C le cinéma de genre espagnol livre un nouveau produit efficace qui, à défaut de bousculer le spectateur comme l’avait fait son modèle affiché Délivrance ou bien tout récemment l’éprouvant Eden Lake, fera frémir le spectateur: Les Proies.
Si le pitch de ce survival ibérique est des plus simples son traitement s’avère plutôt réussi : le réalisateur Gonzalo Lopez-Gallego fait monter lentement l’angoisse en utilisant toutes les potentialités plastiques et dramatiques de cette forêt, véritable troisième personnage du film, où est traqué son énigmatique duo.
La psychologie des deux personnages principaux étant réduite au strict minimum, de minimes infos sur leur identité glanées ici et là, l’empathie éprouvée pour les victimes se gagnera à coup de plans serrés sur les visages apeurés et meurtris.
La progression dramatique manque parfois de tenue jusqu’à la révélation de l’identité des tueurs qui vient relancer la tension pour un dernier tiers éprouvant et implacable.
L’affrontement final se déroule dans un décor naturel fantomatique dont la géométrie est parfaitement exploitée.
Dommage que l’emploi maladroit de quelques plans subjectifs à la manière de ces jeux vidéo violents de tirs comme Doom appuie lourdement un propos réflexif sur la contamination du réel par virtuel qui envahit de plus en plus le quotidien de certaines personnes.
En dépit de quelques maladresses de mise en scène et de caractères trop esquissés, Les proies est un exercice de style convaincant dont le principal atout est son angoissant décor principal, une forêt qui a des yeux…perçants et inquiétants.
Test DVD
Piqué, colorométrie, contrastes sont très satisfaisants comme les mixages audio de cette édition Wild Side aujourd’hui dans les bacs.
Au rayon bonus, le disque affiche tout d’abord une intéressante interview de 26’ effectuée au dernier Festival de Gérardmer où le réalisateur revient sur son parcours, la pré-production, les conditions de tournage ainsi que sur ses intentions… qui ne se révèlent pas vraiment raccord avec le résultat final à l’écran.
Autre bonus de choix un bon court-métrage réalisé par Gonzalo Lopez-Gallego en 2005 installe en 5’ une ambiance anxiogène imprégnée de fantastique (variation sur le thème du vampirisme) très prometteuse.
Enfin une galerie de photos et un module sur les repérages permettent au disque d’atteindre son objectif qualitatif au rayon des suppléments.