Un village protestant de l’Allemagne du Nord à la veille de la Première Guerre mondiale (1913/1914). L’histoire d’enfants et d’adolescents d’une chorale dirigée par l’instituteur du village et celle de leurs familles : le baron, le régisseur du domaine, le pasteur, le médecin, la sage-femme, les paysans… D’étranges accidents surviennent et prennent peu à peu le caractère d’un rituel punitif. Qui se cache derrière tout cela ?
L’avis d’Umungus :
Michael Haneke connait bien le festival de Cannes puisqu’en 2001 il remporte le prix du jury pour La pianiste, en 2005 il reçoit le prix de la mise en scène pour Caché, et cette année la Palme d’Or 2009 lui revient pour Le Ruban Blanc.
Le film se situe au coeur d’un petit village du nord de l’Allemagne peu de temps avant la première guerre mondiale. Cette micro-société que représente ce village est organisée de façon quasi féodale avec le baron qui concentre tous les pouvoirs, son régisseur qui supervise les travaux des champs des paysans et le pasteur qui impose le joug de la religion. Il y a aussi le médecin et l’instituteur qui sont de par leur statut respectés de tous.
La vie dans ce village est triste et austère, comme l’image en Noir & Blanc et l’absence totale de musique (même sur les génériques de début et de fin). La voix du narrateur, qui s’avère être celle de l’instituteur et la beauté froide de la photographie finissent de planter l’ambiance. Les habitants vont être bouleversés par une suite d’incidents (le médecin est victime d’une chute de cheval causée par un piège, une femme a un accident et se tue au travail, le jardin du baron est saccagé, 2 enfants sont brutalisés, une grange est incendiée) qui vont semer la peur et la suspicion dans tous les esprits. L’instituteur va alors mener son enquête et l’on va en apprendre davantage sur l’envers du décor de ce petit village.
Là aussi la froideur voire même la cruauté est de mise dans les relations entre les personnages. Les enfants et les femmes en sont les premières victimes. La scène de la fessée ou encore celle de la rupture entre le médecin et sa maitresse sont éprouvantes. A l’exception de l’instituteur et de la nurse, aucun amour, aucune compassion ou même empathie ne vient égayer ce triste tableau.
Comme à son habitude, Michael Haneke pose des questions sans en donner les réponses. Et au générique de fin, certains spectateurs seront déroutés que le/la ou les coupable(s) des incidents ne soit/soient pas révélé(s). Mais c’est aussi ce qui fait la force de ce film qui au-delà de l’intrigue vous donnera de quoi réfléchir pour les jours qui suivront…