Paris 1967. Jean Luc Godard, le cinéaste le plus en vue de sa génération, tourne La Chinoise avec la femme qu’il aime, Anne Wiazemsky, de 20 ans sa cadette. Ils sont heureux, amoureux, séduisants, ils se marient. Mais la réception du film à sa sortie enclenche chez Jean Luc une remise en question profonde.
Mai 68 va amplifier le processus, et la crise que traverse Jean Luc va le transformer profondément passant de cinéaste star en artiste maoiste hors système aussi incompris qu’incompréhensible.
Film présenté en compétition au Festival de Cannes 2017
Avis de Fabien
Après l‘échec de The Search en 2014, le réalisateur Michel Hazanavicius est de retour en compétition avec un portrait du cinéaste Jean-Luc Godard incarné par Louis Garrel.
Adaptation libre du roman d’Anne Wiazemsky, Un an après, Le Redoutable se focalise sur l’histoire d’amour compliquée entre le réalisateur contestataire des années 60 et Anne Wiazemsky et ausculte la crise identitaire du chef de file de La Nouvelle Vague qui suite à l’échec de son dernier film, La Chinoise, veut déconstruire son cinéma, tuer Godard et Jean-Luc. Cette révolution intérieure fait écho aux bouleversements du pays et du monde, la narration, avec regards caméras, multiplicité de voix-off, chapitres renvoyant aux films de JLG, traduit cette crise intérieure qui aura raison de son union avec la jeune femme.
Le côté méta du film par le pasticheur doué Hazanavicius, l’humour percutant (les jeux de mots, le running gag des lunettes cassées) puis la douce mélancolie (la seconde partie avec le délitement d’une histoire d’amour et d’une carrière), la composition bluffante de Louis Garrel en JLG concourent à la réussite de ce portrait nuancé de ce réalisateur culte, génie égoïste, romantique égotiste dont on a envie, à la suite de la projection de cette comédie enlevée, de se repasser ses grands films des années 60 comme Le Mépris joliment cité dans ce Redoutable pop et pétillant.