Le Rachat Suprême

Réalisateur
Acteurs
Pays
Genre
Drame
Durée
86
Titre Original
The Whispering Chorus
Notre score
5
Le Rachat Suprême

Afin de subvenir aux besoins de sa famille, John Trimble, détourne de l’argent de son patron. Malheureusement, cette disparition inquiète ses dirigeants et rongé par la peur de tout perdre, il s’enfuit et se fait passer pour mort… Une enquête est lancée et pendant ce temps tout s’arrange pour la famille Trimble puisque la veuve obtient un emploi auprès de l’ancien patron de son mari avant même de devenir sa femme. Toujours rongé par ses actes, John Trimble tente de survivre non loin de là et regrette sa vie passée. Il décide alors de retourner près des siens qui ne le reconnaissent pas sauf sa mère qui meurt suite au choc du retour de son fils…Dans la confusion, John Trimble fait l’objet d’un jugement…

 

Bonus:

Les bonus proposés par cette collection sont très pauvres, trop pauvres. En effet, le menu réducteur au possible nous offre le choix entre le film, le chapitrage et un entretien avec un cinéaste peu connu, Luc Moullet, professeur à la Fémis, qui officie aussi dans le court-métrage et qui nous livre sa critique. Malheureusement la mise en scène de cet entretien ne met pas en valeur notre homme qui se perd dans ses descriptions comme il est perdu dans son décors!!!

 

Avis LeStein:

Avec ce mélodrame, Cécil B. DeMille signe une oeuvre exceptionnelle où un homme semble à peine vivre dans une société qui ne semble pas vouloir de lui. Nous suivons la descente aux enfers de cet employé modèle qui se tue à la tâche pensant que son travail sera récompensé à juste titre. Le principal intérêt de ce film est le traitement qu’utilise Cecil B. DeMille pour faire évoluer son personnage principal. En effet, nous voyons fréquemment, les pensées apparaître telles des fantômes, des esprits maléfiques, qui orientent notre héros. Cela donne à l’œuvre un petit cachet fantastique et nous pouvons vite lier ce film à l’œuvre de Fritz Lang « Le testament du Docteur Mabuse » où les apparitions des pensées sont reliées à la schizophrénie ou encore au Nosferatu de Murnau. Dans son film, DeMille utilise les surimpressions pour caractériser les pensées de notre héros et accentue la fragilité du personnage. Derrière lui, c’est toute une classe sociale qui est mise en scène et avec lui nous suivons cette volonté non pas de réussite mais de reconnaissance que souhaite la plupart des hommes.

 

Dès le départ, nous assistons à un combat entre le bien et le mal qui existe en chacun de nous. Nous suivons la lente agonie d’un homme qui peu à peu va toucher le fond avant de tenter le tout pour le tout et de l’autre côté nous suivons la rapide ascension de sa femme qui s’épanouit, de sa mère et de son patron dont la réussite professionnelle culmine avant d’être repris par un passé dérangeant. Cette partie est magnifiquement orchestrée par un montage alterné qui se termine par le retour du fils perdu mais inconnu…

 

La partie finale du film est axée sur le jugement d’un homme accusé pour un acte absurde. En effet, si John Trimble peut être reconnu de détournement de fonds, il est impossible de l’accuser de son propre meurtre qui est alors devenu le principal chef d’accusation du film… Cette séquence finale nous fait sourire car elle critique ouvertement le fonctionnement de la justice et nous rappelle que l’on pourrait avoir encore des affaires comme celle-ci de nos jours. Ce film est une œuvre à part où DeMille mélange subtilement les genres du mélodrame et du fantastique pour donner une vision toute personnelle du combat d’un homme tiraillé par l’envie de bien faire et ses actes réels. Bien que nous pouvons noter une légère note positive dans ce personnage qu’est John Trimble, homme bon, trop bon à qui on offre finalement le rachat suprême !!! Mais pour quelles raisons ?

Le Rachat Suprême
5
Plugin WordPress Cookie par Real Cookie Banner