En Belgique, aujourd’hui, le destin du Jeune Ahmed, 13 ans, pris entre les idéaux de pureté de son imam et les appels de la vie.
Film en compétition au Festival de Cannes 2019
L’avis de Fabien
Récipendaires de 2 Palme d’or (Rosetta en 1999 et L’enfant en 2005), les frères Dardenne sont de retour en compet avec Le Jeune Ahmed, trois ans après le décevant La fille inconnue.
L’histoire de ce jeune radicalisé, influencé par son imam, est un exemple de la religion vécue non comme une élévation mais comme un enfermement : Ahmed renonce à l’amour de ses proches, d’une amie, pour mettre à exécution un plan funeste, tuer sa professeure au nom de ses convictions religieuses. Mais le film n’est pas un traité sociologique sur la radicalisation mais le portrait d’un gamin à la dérive dans la lignée des meilleurs longs métrages des Dardenne.
On y retrouve leur dispositif habituel de mise en scène avec une caméra à l’épaule, une caméra au plus près de son personnage pour faire palpiter les corps, l’absence de musique et le recours à des acteurs non professionnels. Le parcours dramatique du jeune Ahmed dont les Dardenne capte avec une force documentaire, une attention aux détails, gestes et paroles qui disent la psyche torturée du personnage et cette caméra qui colle à ce corps tout en tensions se conclut dans une scène glaçante.
Âpre et dur, Le Jeune Ahmed est d’une grande force, un drame profondément humain comme les frères Dardenne savent si bien les traiter.