Après ce drame, l’empereur Hadrien ordonna la construction d’un mur pour séparer le nord, aux mains de tribus insoumises, du reste du territoire. Pour les Romains, le mur d’Hadrien devint une frontière, l’extrême limite du monde connu.
Apprenant par une rumeur que l’Aigle d’or aurait été vu dans un temple tribal des terres du nord, Marcus décide de s’y rendre avec Esca, son esclave. Mais au-delà du mur d’Hadrien, dans les contrées inconnues et sauvages, difficile de savoir qui est à la merci de l’autre, et de révélations en découvertes, Marcus va devoir affronter les plus redoutables dangers pour avoir une chance de trouver la vérité…
Toujours très inspiré par les différents genres abordés dans ses longs-métrages (le biopic politique avec Le dernier roi d’Ecosse, le thriller journalistique avec Jeux de pouvoir), le britannique Kevin McDonald s’est attaqué avec L’aigle de la 9ème légion à un genre rarement abordé de nos jours, le péplum. Ce récit d’aventures épiques adapté d’un roman de Rosemary Sutcliff est centré sur une histoire d’honneur, celle d’un jeune centurion déterminé à laver la mémoire de son père en retrouvant l’aigle du titre, un emblème de l’empire romain disparu en territoire ennemi il y a plusieurs années.
Après une demi-heure spectaculaire et conforme aux canons du genre avec actions militaires brillamment orchestrées où la bravoure et l’organisation tactique des romains font face à la sauvagerie de leurs ennemis, l’histoire épouse la forme du road-movie, dès que le personnage principal franchit le mur d’Adrien acompagné de son esclave, pour lancer son héros dans une quête avant tout personnelle où les différentes rencontres et étapes le conduiront à plus de tempérance et d’humilité.
Sans retrouver le caractère épique du début du film, les aventures du centurion et de son esclave, envisagées dans le cadre d’un buddy-movie antique (deux personnages opposés doivent allier leurs forces pour surmonter une épreuve) n’en demeurent pas moins divertissantes surtout avec l’intervention d’une tribu de guerriers menée par un Tahar Rahim méconnaissable en chef charismatique du peuple Phoque. Une chasse à l’homme dans le dernier quart du film apporte une réelle tension dramatique quelque peu relâchée depuis un moment.
Mais la qualité de la direction artistique (écors, costumes), de la mise en scène exploitant habilement les espaces naturels pour faire surgir le danger rattrapent les quelques faiblesses (rythme en dent-de-scie interprétation monolithique de Channing Tatum) pour faire de cet aigle un bon film d’aventures à l’intéressant sous-texte politique. En effet cette histoire de conquête, d’intervention en terre étrangère peut se lire comme une inspirée métaphore sur l’intervention américaine en Irak où le choix d’un acteur américain (Tatum) pour interpréter un romain fier et conquérant guerroyant en terre inconnue avec son esclave (l’anglais Jamie Bell) est plutôt bien vu.
Le transfert de cette édition HD Metropolitan offre un piqué précis avec de riches couleurs afin d’apprécier le spectacle dans les meilleures conditions.
Les séquences d’action de la première partie du film ont une belle ampleur avec de nombreux détails dans les deux mixages en DTS-HD Master Audio 5.1, avec néammoins une supériorité de la version originale plus riche. Le reste du film témoigne également d’un bon travail acoustique.
Bonus
Le commentaire audio du réalisateur offre d’intéressantes informations techniques notamment sur la photographie signée Anthony Dod.
Un making-of de haute volée (48′) se regarde avec grand intérêt.
En complément de ce documentaire des entretiens avec le réalisateur et Jamie Bell, puis avec Tahar Rahim sont proposés.
Techniquement réussi et doté de bonus intéressants, ce disque blu-ray ravira les amateurs de grand spectacle historique.