Alors que Scrat poursuit inlassablement son gland avec toujours autant de malchance, il va cette fois provoquer un bouleversement d’une ampleur planétaire… Le cataclysme continental qu’il déclenche propulse Manny, Diego et Sid dans leur plus grande aventure. Tandis que le monde bouge au sens propre du terme, Sid va retrouver son épouvantable grand-mère, et la petite troupe va affronter un ramassis de pirates bien décidés à les empêcher de rentrer chez eux…
Avis de Manuel Yvernault :
« Hissé haut » ?! « On prend les mêmes et on recommence » pourrait être l’autre tagline, plus fidèle, à la franchise aux couleurs de la banquise. Difficile de ne pas voir dans ce dernier opus de L’âge de glace autre chose qu’une formule gagnante, efficace mais sans réelle originalité à force de se répéter.
Sa force principale, la « mascotte » de la série, Scrat, devenue icône des films d’animations au même titre qu’un ogre vert ou un panda abordant les arts martiaux est toujours présente, avec des apparitions en forme d’interludes savoureux apportant rires aux spectateurs et passerelles narratives à l’histoire.
La technique visuelle s’affine et la formule fonctionne alors pourquoi les studios devraient se priver de cette manne financière à l’échelon mondiale.
Nous sommes alors traversés par l’étrange sensation d’un réel plaisir de retrouver la petite troupe et la peine de voir un mécanisme, même bien rôdé, se répéter.
Alors, comme certains personnages s’usent avec le temps, bientôt dix ans entre le premier et le dernier chapitre, on en invente d’autres, comme à chaque nouveau volet. Loin d’être une mauvaise idée, certains nouveaux sont hilarants de répartie et de présence ; mais cette profusion d’un bestiaire émergent en laisse forcément d’autres de côté dans le traitement narratif, ces seconds couteaux n’ont donc que peu de place dans une intrigue cependant très bien menée.
Malgré une répétition de fond, le scénario n’en est pas pour autant laissé au rabais, comme ces prédécesseurs, le script tant à faire un parallèle fort entre les rapports familiaux et amicaux et ainsi rappeler (aux plus jeunes) les valeurs certes simplistes mais qui remplissent leur contrat et ce dans la plupart des films d’animations du genre.
La force du studio Blue Sky et de l’humour qui a fait l’identité de la série est pourtant bien présent, dans le texte comme dans les mimiques et réactions des personnages, sur ce plan, rien à redire, cela fonctionne et ne tourne jamais en rond. On notera peut-être beaucoup moins de références cinématographiques comme a pu être le troisième volet. Comprenant également l’attrait des plus jeunes pour les films de pirates, L’âge de glace 4 joue pleinement la carte des flibustiers en axant principalement son histoire dans cette nouvelle direction, ce qui n’est pas pour nous déplaire tant les personnages concernés s’avèrent réussis.
Visuellement, le film respecte la dynamique de ces prédécesseurs, la qualité du lighting et de la définition donnent encore plus d’ampleur à tous les décors et aux scènes « d’actions », d’une scénographie cartoonesque appuyée, comme tous les précédents volumes de la franchise. C’est donc totalement abouti sur ce plan pour le plus grand plaisir de nos rétines.
L’âge de glace 4 est forcément un pari réussi, bien que peu risqué. Si à travers une histoire qui tient relativement bien la route, on découvre certains personnages vraiment plaisant pour le futur de la franchise, on peut avoir le goût amer de perdre un aspect cinématographique pour verser plus dans celui d’une série à plusieurs épisodes. Rien de forcément dérangeant dans ce trait appuyé mais cela fait plus ressortir le côté mercantile de l’entreprise.
Au final, débarrassé de cet aspect, reste un film d’animation régulièrement drôle, rythmé et joliment mise en animation. Ce ne sera donc pas une surprise mais la réussite d’un contrat et d’un cahier des charges validé à la lettre près. Mais qui peut bouder son plaisir de retrouver Manny, Sid et compagnie quand en point d’orgue Scrat apparaît encore et toujours pour faire rire même les plus grands ?
L’avis de Fabien
Avec près de 7M d’entrées France, L’Âge de glace : La dérive des continents confirme la popularité de la franchise de la Fox.
Avec son bestiaire délirant, autour de notre trio attachant plein de pirates redoutables et la grand-mère édentée de Sid, son rythme trépidant qui voit nos héros lancés rapidement dans une odyssée rocambolesque pour retrouver les leurs, ce quatrième opus est un des plus réussis de la saga L’âge de glace initiée il y a déjà dix ans par le studio Blue sky.
Après un troisième épisode décevant au scénario poussif, les producteurs ont redressé la barre : l’aventure débute pied au plancher avec un bouleversement tectonique dû à l’impayable Scrat qui a pour conséquence de séparer Manny, Diego et Sid de leurs proches. Les trois amis, accompagnés de la grand-mère dynamique de Sid sont projetés, à la dérive sur un iceberg en guise de radeau de survie, dans une véritable odyssée où ils vont devoir affronter les éléments déchaînés et des pirates survoltés. Cette aventure maritime fait en effet référence au texte de Homère avec sa situation de départ (la mission forcément périlleuse du retour chez soi) et ses personnages mythiques (les sirènes ici avec un look bien particulier!). Sont également évoqués avec jubilation au détour d’une chanson l’incontournable Pirates des Caraïbes ou de postures guerrières Braveheart. Quant à la fin la présence d’un adjuvant inattendu rappelle Pinocchio.
La grande réussite de ce volet est le méchant, le capitaine Gutt. Ce singe redoutable dirige un irrésistible équipage pirate composé entre autres d’un lapin survolté, d’un blaireau bouffi qui fait office de drapeau pirate ou encore d’une tigresse à dents de sabre à laquelle Diego aura fort à faire.
L’animation virtuose, au niveau de la gestion des textures comme du mouvement, assure un spectacle très agréable rythmé par les facéties burlesques de Scrat (une création comique devenue incontournable dans la saga canonisé cet été par le musée Grévin), de nombreuses références cinématographiques sans oublier des problématiques universelles comme la question de l’éducation avec le désir d’indépendance de la fille adolescente de Manny. L’Âge de glace : La dérive des continents devrait assurer le bonheur de tous.
Test DVD
Technique
La compression solide permet à l’ensemble d’être harmonieux et coloré soit le top de la SD.
Les pistes anglaises et françaises en Dolby Digital 5.1 offre beaucoup de dynamisme. Le doublage français est très efficace avec le retour de Elie Semoun (Sid), Vincent Cassel (Diego) et Gérard Lanvin (Manny).
Bonus
Au programme de cette édition DVD Fox Pathé Europa sont proposés un résumé en images de la saga en 10′ et deux suppléments musicaux : le karaoké Chante et danse avec Gutt et les pirates (2′) et une chorégraphie adoptée aux quatre coins du monde La danse de Sid (3′). Pour des bonus plus consistants direction l’édition blu-ray avec des scènes inédites, les sources d’inspiration du film ou encore la parodie de The artist avec Scrat, The Scratist!