La Tisseuse

Réalisateur
Acteurs
Pays
Genre
Drame
Durée
98
Titre Original
Fang Zhi Gu Niang
Notre score
5
La Tisseuse

Lily, femme intelligente et vive, travaille comme tisseuse dans une usine qui connaît des problèmes économiques. Son mari est depuis peu au chômage. Ils ont un petit garçon, Bing Bing. Fatiguée, elle va consulter à l’hôpital. Le verdict tombe, elle est atteinte d’une maladie incurable. Une amie essaie de la convaincre d’arrondir ses fins de mois et de s’amuser en fréquentant un dancing. Elle songe même à mettre fin à ses jours. Mais elle décide de se rendre à Beijing. Là, elle retrouve Zhao Luan, un ancien compagnon de travail et accordéoniste de la chorale dont elle était amoureuse…

 

 

Film d’ouverture du 16ème Festival International des Cinémas d’Asie

(FICA) de Vesoul

 

 


 

 

 

 

L’avis d’Alex :

 

Le dernier film du chinois Wang Quan’an (Ours d’Or à Berlin en 2007 pour Le Mariage de Tuya) est, de part son sujet et son traitement, évidemment loin d’être une joyeuse pantalonnade…

 

Nous suivons donc les derniers moments de vie d’une jeune femme qui part à Beijing (Pékin montrée sous une facette « fantomatique » avec ses buildings en construction et ses anciens quartiers ouvriers en ruine) à la recherche de souvenirs et d’espoirs déçus, comme cet ancien amant qui n’a jamais reçu une seule des centaines de lettres lui ayant été adressées.

Le long-métrage est avant tout un remarquable portrait de femme qui essaie de profiter du temps qu’il lui reste, avec des désirs somme toute assez « simples », comme voir la mer ou retrouver un être aimé. A ce titre, la comédienne Yu Nan est absolument remarquable d’authenticité et de sobriété, ne sur-jouant jamais son rôle pourtant tragique : le personnage de Lily ne recherche à aucun moment la pitié de quiconque, proches ou non…


 

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La mise en scène est dans la droite ligne de cette interprétation : le réalisateur ne tombe jamais dans le piège du pathos facile, et nous livre au contraire des séquences qui peuvent paraître cruelles envers son héroïne, notamment via la réaction de l’enfant face à la maladie de sa mère.

La Tisseuse montre d’ailleurs quelques « séquences-chocs » comme celle, angoissante, de la tentative de suicide sur les rails, ou lorsque les hommes conduisent à vélo leurs épouses pour qu’elles aillent danser au bal… avec des inconnus qu’elles font payer pour joindre les deux bouts du budget du ménage !

 

Wang Quan’an réussit au final un film bouleversant sur le thème pourtant éculé de la perspective de la mort et, malgré la noirceur de l’ensemble, fait néanmoins surgir une forme de « lumière » (d’espoir ?) en toute fin de récit…

 

La Tisseuse
5
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