Xavier Alvarez est un petit architecte d’Aix-en-Provence en recherche perpétuelle de reconnaissance sociale. Il s’est fait tout seul et prospère, mais ne parvient pas à décrocher de gros marchés publics pour assouvir ses rêves de grandeur.
Il décide donc de se lancer corps, âme et biens dans la campagne de Vincent Cluzel, le candidat outsider à la mairie, persuadé qu’il renverra l’ascenseur en cas de victoire. À force d’énergie et de ruse, il parvient à discréditer le favori et à faire élire son protégé.
Mais leur amitié sincère, nouée dans la conquête du pouvoir, se heurte alors aux limites des intérêts et de l’ambition.
31ème CINEMED-Avant-première
L’avis de Fabien
Après Le rôle de sa vie (2004), un premier long métrage prometteur sur la fascination d’une anonyme pour une star de cinéma, François Favrat transpose la même thématique dans le milieu de la politique avec La Sainte-Victoire.
Il reprend en effet l’idée de fascination pour la célébrité et le pouvoir dans un cadre peu utilisé dans le cinéma français avec l’histoire de cet ambitieux aux origines modestes qui devient conseiller d’un député issu de la bourgeoisie de province.
Multipliant les genres (comédie populaire, thriller politique, drame psychologique) le film a pour atout un duo central fonctionnant plutôt bien avec un Christian Clavier en retenue face à un Clovis Cornillac nerveux.
Mais ce scénario ambitieux est parasité par de multiples intrigues secondaires aux personnages archétypaux qui nuisent progressivement à l’intérêt pour cette relation complexe où l’intérêt se mêlant à l’amitié les deux hommes feront l’amère expérience de la méfiance et de la trahison.
Le montage heurté de la seconde partie, celle des déceptions, n’arrange rien à l’affaire qui a cependant le mérite d’adopter un ton acide et d’aborder des sujets dans l’air du temps.