Dans un laboratoire, des scientifiques expérimentent un traitement sur des singes pour vaincre la maladie d’Alzheimer. Mais leurs essais ont des effets secondaires inattendus : ils découvrent que la substance utilisée permet d’augmenter radicalement l’activité cérébrale de leurs sujets. César, est alors le premier jeune chimpanzé faisant preuve d’une intelligence remarquable. Mais trahi par les humains qui l’entourent et en qui il avait confiance, il va mener le soulèvement de toute son espèce contre l’Homme dans un combat spectaculaire.
En 1968 sortait La planète des singes de Franklin J.Schnaffer d’après le roman de Pierre Boulle. Ce classique de la s-f, interprété par Charlton Heston, eu un tel succès qu’il donna lieu à 4 suites (de 1970 à 1973) , une série TV en 1974 et un remake signé Tim Burton en 2001.
10 ans après le travail honnête du réalisateur de Batman, le défi, la Fox propose un reboot de la franchise où il est question des origines de cette fameuse planète des singes.
L’action de La planète des singes : les origines réalisé par Rupert Wyatt se déroule de nos jours sur la base d’une histoire accordant une grande importance aux faits scientifiques pour expliquer l’univers si particulier (des singes évolués règnent en maîtres sur les humains) dépeint dans le film original. Avec les expérimentations sur les singes auxquelles se livrent de manière de plus en plus acharnée un laboratoire, le film trouve un bon carburant dramatique comme la possiblité de glisser un message de mise en garde contre les manipulations génétiques responsables ici de graves maux.
Le véritable héros de récit d’aventure pré-apocalyptique est le singe César interprété par Andy Serkis grâce à la technologie performance capture. Les maquillages, réussis à l’époque par Rick Baker, ont été remplacés par des images de synthèse bluffantes réalisées par Weta Digital, le studio d’effets visuels à qui l’on doit la réussite de Avatar et de la trilogie du Seigneur des anneaux. Intelligence et émotion sont ainsi véhiculés de manière troublante par le regard de Sirkis visible derrière le comportement simiesque de César qui développe rapidement des facultés humaines. Les acteurs, James Franco et John Lightow parmi les plus méritants, se font rapidement voler la vedette par ce singe en image de synthèse très réaliste au parcours tragique.
Son histoire, au contact d’une humanité perdue d’avance, est racontée avec efficacité, la mise en scène de Rupert Wyatt révèlant plus un certain savoir-faire dans l’utilisation des images de synthèse qu’une direction artistique mémorable, opposant singes et hommes sur le Golden Gate de San Francisco. Cette spectaculaire séquence d’action clôt sans doute trop rapidement le film qui expédie en une poignée de plans la disparition de la race humaine. Une suite est bien sûr envisagée en cas de succès à ce reboot réussi de la franchise La planète des singes.
Test blu-ray
Technique
L’image impeccable offre des couleurs chaudes et des noirs profonds. Un léger grain cinéma voisine avec des effets digitaux au rendu bluffant pour une expérience de visionnage très appréciable.
La version originale DTS-HD Master Audio 5.1, plus immersive que la vf, sollicite, dès la première séquence toutes les enceintes. La musique de Patrick Doyle participe d’un rendu sonore très efficace.
Bonus
Outre les commentaires audio du réalisateur Rupert Wyatt d’une part et des scénaristes Rick Jaffa et Amanda Silver d’autre part, cette édition HD de l’éditeur FPE se compose d’une multitude de petits modules qui forment un intéressant making-of de ce prequel de La planète des singes.
Dans « La mythologie de la saga » (7′) le scénariste Richard Jaffa, le réalisateur Robert Wyatt et la productrice Amanda Silver parlent de l’idée de réinventer le mythique La planète des singes de 1968 en construisant leur film autour d’éléments de l’original, d’allusions aux différents films de la saga.
« Le génie d’Andy Serkis » met en lumière le travail stupéfiant de l’acteur Andy Serkis, pionnier de la performance capture avec le personnage de Gollum du Seigneur des anneaux. Pour lui il s’agit d’une technique fidèle à l’interprétation de l’acteur.
« Une nouvelle génération de singes » (10′) nous présente les réalisations de Weta Digital qui ont livré pour ce film des singes photoréalistes via la performance capture.
Avec « Dépasser les limites de la motion capture » (9′) nous sommes sur le plateau du combat final au Golden Gate Bridge où l’équipe a filmé en extérieur jour des interprétations en performance capture, une première cinématographique au résultat impressionnant.
« Déconstruction d’une scène » (2′) permet la lecture d’une scène avec 3 niveaux de finition (première animation, performance capture, scène finale).
« Les grands singes » (40′) est un module pédagogique et ludique consacré à 3 espèces de singe (chimpanzé, gorille, orang-outan) avec fiches descriptives et mini-documentaires.
« Composer la musique aux côtés de Patrick Doyle »(8′) nous plonge dans les coulisses de l’enregistrement de la musique aux côtés du compositeur Patrick Doyle.
Une galerie/conception des personnages et des bandes-annonces cinéma sont ajoutées.
Enfin 11 scènes coupées (12′) dont certaines non finalisées montrant Andy Serkis bardé de capteurs de performance capture complètent l’interactivité.
Le dvd et la copie digitale du film sont inclus dans cette belle édition FPE.
Avis de Stéphane :
Le film de Rupert Wyatt, La planète des singes : les origines, commence comme le début d’une saga. En effet contrairement au long métrage de Tim Burton ou à la saga de Franklin J. Schaffner, Ruper nous parle du présent et tente d’expliquer comment les singes sont devenus intelligents. Il se contente de nous montrer l’avènement d’une ère nouvelle, d’une révolution dans laquelle les primates ne seraient plus simplement des animaux mais nos équivalents.
Ruper se base sur des événements concrets avec la lutte contre la maladie d’Alzheimer. Afin de la soigner, nous savons tous que de nombreuses expérimentations doivent être effectuées en laboratoire. Et c’est à ce moment là que le réalisateur quitte la réalité pour aller dans le fantastique avec un singe qui devient plus intelligent que ses congénères.
C’est toujours avec une certaine minutie et en jouant sur les sentiments entre César le singe et la famille Rodman, que Ruper réussit à entretenir un rapport affectif avec le spectateur. Il utilise cette sympathie pour faire avancer son long métrage.
Pour ne jamais perdre de spectateurs et ainsi garder cette relation particulière, il joue beaucoup sur le regard de César afin de montrer ce côté humain. D’ailleurs, c’est bien César le personnage principal (que l’on suit dans son évolution) et non pas le docteur.
La planète des singes : les origines est donc un très bon film dont on espère vraiment voir une suite.