Kick-Ass, Hit Girl et Red Mist sont de retour pour le second volet de l’irrévérencieux pastiche de film de super-héros Kick-Ass 2. L’audace insensée de Kick-Ass a inspiré une pléthore de vengeurs masqués autodidactes, le Colonel Stars & Stripes en tête, auxquels notre héros va s’allier pour patrouiller les rues de la ville et assurer la sécurité générale. Mais quand Red Mist, réincarné en Mother F%&*^r, décide de s’attaquer à ces super-héros amateurs, seuls les sabres acérés de Hit Girl sauront les sauver de la destruction.
L’avis de Manu Yvernault :
Kick-Ass apportait une certaine insolence au film de super héros, respectant graphiquement l’esprit comics, totalement irrévérencieux par sa noirceur, sa violence, tout comme son humour acide et son immoralité. En somme le premier chapitre était d’une inventivité folle pour le genre.
Matthew Vaughn, réalisateur du premier chapitre, se retrouve ici producteur. Or, on s’aperçoit dès les premières minutes que Jeff Waldow n’a pas la même maîtrise que son prédécesseur.
Si on rentre très vite dans l’action même du film, l’ADN repris de « Kick-Ass » ne se retrouve ici que cloné sans réelle inventivité. Le décor étant planté on essaye tout de même de s’attacher aux personnages découverts dans le premier opus. Ce qui s’avèrera une des seules forces du film.
Basé sur un scénario relativement plat, bien que surprenant dans certains de ses détours dramatiques, plutôt bienvenus d’ailleurs, puisque l’évolution des personnages principaux ne respecte aucune logique de ce qui avait été mise en place dans le premier fil, Kick-Ass 2 tombe très facilement dans les angoisses adolescentes ultra-clichés. A ce titre, l’évolution de Hit Girl ne paraît que très peu crédible. Étonnant quand Kick-Ass évitait tout cela, alors que les personnages étaient censés être plus jeunes.
On passera donc sur ce point, assez gênant tout de même. Si on garde le plaisir de retrouver les trois comédiens principaux, on est plus étonné par une mise en scène plus violente que déjantée. Jeff Waldow insiste simplement par des effets de style gratuits sans réels sens, purement graphiques, alors que Matthew Vaughn proposait clairement autre chose de plus marqué. Un film où les scènes d’actions étaient bien découpées, lisibles tout sauf cheap. Ici Waldow ne se contente pas du minimum syndical de la mise en scène, il bâcle tout simplement l’essentiel des scènes d’actions. A ce titre la scène finale frise le ridicule dans sa scénographie de groupe. On a rarement vu des figurants si peu impliqués.
La faible et courte filmographie de Waldow ne lui permet probablement pas de proposer autre chose de toute façon.
Difficile en cela de s’attacher au scénario qui, si dans sa première partie apporte son quota de scènes très drôles, finit par s’écrouler sur la longueur avec des séquences qu’on voit venir à des kilomètres.
On s’attendait certainement à plus d’irrévérence dans ce deuxième chapitre alors que le seul propos ici renouvelé serait de mettre à jour les codes sociaux des ados (communication sur les réseaux sociaux, mal être…). On pensait avoir balayé tout cela dans le premier Kick-Ass, cekui-ci n’est pas forcément inintéressant mais les personnages donnent l’impression de régresser plus qu’évoluer, avec hélas l’humour qui va avec.
Heureusement un peu de sang neuf est apporté au film avec la présence de Jim Carrey, plutôt génial dans son rôle de Captain America du pauvre. Le comédien à la chance de pouvoir s’éclater dans un des rares rôles bien écrits du film. Minime mais intérêt non négligeable qui apporte son petit plus au film.
Il ne faut donc pas s’attendre à un Kick-Ass 2 plus en forme que le premier car le film peine réellement à se renouveler. Or, une fois cela pris en compte, Kick Ass 2 délivre tout de même quelques scènes drôles, lourdingues (vous êtes prévenus), violentes et un ensemble qui fait parfois un écho (lointain) au film de Matthew Vaughn. Pour résumer presque la même chose en beaucoup moins bien. C’est peu pour un film estival qui ne retrouve jamais la force du premier. Voire s’enfonce dans la facilité et se moque presque d’une partie du public séduit par Kick Ass. Le film est clairement destiné aux ados avec une facilité condescendante de faire du deuxième chapitre une sorte de pudding rance qui n’a qu’un semblant d’arrière goût de ce qu’offrait Matthew Vaughn réalisateur. On peut donc croire qu’il serait meilleur à ce poste que comme producteur.