Après les événements du premier film, la famille Lambert tente de reprendre une vie normale, mais le monde des esprits semble en avoir décidé autrement. Aidés de Lorraine, Josh et Renai vont tenter de découvrir le secret qui les relie au monde dangereux des esprits.
L’avis de Manu Yvernault :
James Wan s’est fait connaître sur la scène internationale avec Saw, depuis il a su garder une certaine indépendance en ne réalisant que des projets personnels inscrits dans un même genre, mais ultra référencés, se référer aux sous estimés Death Sentence et Dead Silence.
Il est maintenant reconnu pour réussir à mixer résultats au box office et petits budgets. Son dernier succès en date, The Conjuring, a cartonné, à raison, au box office américain.
Alors qu’Insidious (premier chapitre) avait séduit autant la critique que le public, le chapitre deuxième volet se voit subir de nombreux retours négatifs de la presse américaine. Ces avis, plutôt unanimes, s’avèrent pour une fois exigeants alors que le public, lui, est au rendez-vous.
En effet, il faut vraiment considérer cette suite comme une deuxième partie. S’il est bien difficile de croire que les deux films furent écrits au même moment, la passerelle entre les deux chapitres se fait tout de même très facilement. Scénaristiquement, James Wan ne va pas chercher très loin ce qui peut relier les deux films. Si la justification est aisée, le résultat, lui, ne l’est pas.
On peut bien sûr admettre dès les premières minutes du film que l’originalité n’est pas le fer de lance de ce deuxième volet. Et ce sera le cas tout au long du film. Il est également bon d’ajouter que le public ne s’intéresse pas forcément à cette suite pour être bouleversé par un scénario ultra original mais est venu dans la salle pour subir des émotions liées au genre horrifique. Et là, sur ce plan principalement, tout est réussi.
James Wan ne ménage que très peu de temps morts et rend efficace presque chacune des scènes. C’est par son savoir-faire et une réalisation très « propre » qu’il réussit son coup. Dès lors, depuis quelques films, on arrive presque à trouver une grammaire cinématographique propre au réalisateur.
Il se permet même lors d’une séquence en found footage de faire un petit clin d’œil à une scène très maline de The Conjuring. Là est peut-être la seule force d’ Insidious chapitre 2. Assumée sans prétention la qualité d’une œuvre est de mettre tous les moyens pour que cette dernière soit réussie. Et le film l’est. Une tension, un univers encore une fois référencé, tout comme l’ambiance désuète contribuent à sa réussite, uniquement sur le plan formelle cependant. Mais si l’effet recherché est présent, à quoi bon bouder son plaisir?! En effet, beaucoup trop de films tentent la même chose sans réussir à éprouver le spectateur.
Si la mise en scène souffre cependant de la comparaison avec The conjuring et Insidious, elle n’est en rien fade ou même passable. Principalement efficace et c’est presque l’enjeu premier de ce genre de film.
La partie casting quant à elle ne fait ni plus ni moins ce qu’on lui demande, Patrick Wilson ne tombe d’ailleurs toujours pas dans la caricature, ou les clichés du genre, pour sa troisième participation à un film de James Wan. L’équipe technique est également au rendez-vous, son monteur, le directeur photo et le compositeur contribuent également à donner du « caractère » au film.
Il ne faudra donc pas rechercher une once d’originalité dans Insidious 2. D’ailleurs le propos n’est pas là. En outre, pour ceux qui veulent avoir une bonne dose de frayeurs, basiques, classiques mais efficaces, le film fonctionne parfaitement. A cela s’ajoute un lien évident et bienvenu entre les deux films (on ne spoilera pas la fin), avec tout de même l’espoir qu’une franchise mercantile ne naisse pas trop facilement. Dans l’attente, James Wan livre un film qui ressemble à une passade aisée à mettre en scène dans l’attente d’un plus gros projet (Fast and Furious 7). Pas forcément risqué, peut-être peu impliqué, mais totalement appliqué et abouti dans son résultat. Le public des salles obscures l’a bien compris et n’en demande pas plus dès lors que les fauteuils tremblent dans le noir.