1940 : Alan Turing, mathématicien, cryptologue, est chargé par le gouvernement Britannique de percer le secret de la célèbre machine de cryptage allemande Enigma, réputée inviolable.
Avis de Manu
Le problème d’Imitation Game est probablement l’ampleur de la tâche qui s’affichait avant même la mise en production. Comment revêtir cinématographiquement, de la manière la plus juste, ce fait réel de la Seconde Guerre Mondiale.
On sent clairement le potentiel du film mais il lui manque ce quelque chose qui pourrait le placer à côté des chefs d’œuvre du genre. Difficile d’en définir les causes précises, mais certains raccourcis et évènements purement fictifs, sensationnels de l’histoire, pour des besoins cinématographiques, ajoutés pour donner plus de relief (comme souvent), rendent l’ensemble moins linéaire. Classique, trop, le metteur en scène ne semble pas prendre la pleine mesure de certaines séquences. Parfois inégal, le ton délivré durant les deux heures est parfois morcelé, si bien qu’on passe à côté d’une œuvre unifiée, non pas dans son propos mais dans ses divers retournements. Les séquences les moins réussies, celles dramatiques, ne font pas écho à celles plus cinématographiques, celles où les aspects techniques sont évoqués. Si bien que le film, malgré ses qualités, peine à équitablement osciller entre défi scientifique et portrait d’un homme, génie majeur dans le déroulement de notre Histoire.
Heureusement, Benedict Cumberbatch donne l’ampleur majeure à son rôle, apporte l’ambivalence nécessaire au portrait que tente de peindre Morten Tyldum, le réalisateur.
Loin d’être passable, le film séduira pourtant un large public, bien que sa simplicité épisodique ne l’ancre pas dans les plus belles réussites oscarisables. En d’autres termes, une interprétation majeure n’a jamais fait un film parfait. Il manque ici une constance, certes difficile, de conjuguer dans un même élan de mise en scène, un drame humain et historique.