Dans l’espoir d’une vie meilleure, deux jeunes couples quittent leurs pays respectifs. Melinda et Nik quittent l’Albanie en bateau pour l’Italie, afin de vivre leur amour interdit. Vera et Marko, quant à eux, quittent la Serbie, en train, pour l’Autriche, via la Hongrie. Marko, violoncelliste talentueux, a la chance d’entrer dans le fameux orchestre philarmonique de Vienne. Mais, à leur arrivée à la frontière, bien qu’ils aient des visas en règle, pour eux, les problèmes commencent…
31ème CINEMED-Compétition long-métrage
L’avis de Fabien
Surtout connu pour Baril de Poudre (1998) qui a reçu le Prix du meilleur film toutes catégories par la Critique International à la Mostra de Venise et le Prix du meilleur film Européen de l’année par la Critique international (FIPRESCI), Goran Paskaljevic revient au CINEMED en compétition après avoir remporté en 2004 l’Antigone d’or pour Songe d’une nuit d’hiver qui explore la Serbie d’après-guerre.
Avec Honeymoons Goran Paskaljevic aborde le sujet polémique de l’immigration en se basant sur des faits réels comme à son habitude. Il y met en parallèle le destin contrarié de 2 jeunes couples candidats à l’immigration : un couple de paysans albanais qui fuient un environnement sinistré, une famille endeuillée par la disparition d’un des leurs et un couple de serbes dont elle attend le fils d’un violoncelliste détenteur d’une invitation pour une audition à Vienne. Mais malgré des visas en règle l’aventure va tourner au drame.
Une région meurtrie, des familles désunies par l’argent ou les rancunes tenaces…les deux couples désirent trouver un espace de bonheur en quittant leur terre natale.
Paskaljevic évoque les blessures à vif de l’Albanie et de la Serbie comme des douleurs profondes de ces familles dont les rêves d’Europe occidentale peuvent se transformer en cauchemar, un ton engagé qui ne se départit pas d’un soupçon d’humour (l’histoire tragi-comique de deux frères ennemis cohabitant tant bien que mal dans la demeure familiale) et in fine de lueur d’espoir (l’amour comme rempart contre le désespoir).
La précision de la mise en scène est au service d’une histoire forte, au plus près de ses personnages tellement attachants que l’on espère avec eux des lendemains plus lumineux.