Godzilla tente de rétablir la paix sur Terre, tandis que les forces de la nature se déchaînent et que l’humanité semble impuissante…
L’avis de Fabien
Seize après la version hollywoodienne oubliable de Roland Emmerich, le mythique Godzilla, né au cinéma en 1954 sous la direction d’Ishirô Honda, est réactivé par la Warner qui a confié les rênes de ce blockbuster à l’anglais Gareth Edwards.
Auteur de l’excellent Monsters (2010), Gareth Edwards a bénéficié, à l’inverse de son premier long, d’un budget colossal et d’un casting prestigieux (Bryan Cranston, Ken Wanatabe) pour ces nouvelles aventures du célèbre monstre des studios Toho.
Le storytelling sans surprises débute par un prologue réussi au Japon, une mise en situation déchirante avec Juliette Binoche et Bryan Cranston malheureusement trop vite écartés de l’intrigue puis laisse libre cours à d’impressionnantes scènes de destructions massives où Godzilla combat des créatures fantastiques belliqueuses nommées Mutoh sous la surveillance de militaires bien démunis face à la puissance des monstres avant le retour au calme dans les rues dévastées de San Francisco. Né du nucléaire, Godzilla intervient en force de la Nature pour sauver l’humanité de deux Mutoh, monstres ailés nourris aux radiations et générateurs d’ondes électromagnétiques dévastatrices pour la sécurité des humains. Star du film, le monstre japonais écrase les personnages principaux dont la caractérisation s’avère trop sommaire pour être vraiment attachants.
Film catastrophe où l’affrontement des monstres engendre chaos, destruction et mort, Godzilla montre des tsunamis, des chutes de tours, résurgences douloureuses des drames de l’Asie du Sud-Est en 2004 et du 11 septembre. L’action y est plongée essentiellement dans l’obscurité, la fumée ou la poussière, autant d’éléments dont se sert judicieusement Gareth Edwards pour orchestrer les apparitions et dissimulations de Godzilla et des deux autres créatures. Leurs designs respectifs sont un hommage au Godzilla originel et au monstre de HR Giger, l’Alien filmé par Ridley Scott. Edwards, comme l’avait fait Spielberg dans Les dents de la mer auquel il fait un clin d’oeil avec le patronyme de son héros nommé Brody (Aaron Taylor-Johnson), lui aussi comme bien des héros spielbergiens un individu ordinaire plongé dans une situation extraordinaire, joue habilement sur la suggestion, le hors-champ afin de faire monter le suspense et la tension.
En dépit de personnages peu développés et d’un dernier acte faiblard, peu inspiré, un combat de free-fight interminable entre Godzilla et les mutoh avec buildings et autres édifices urbains s’effondrant comme des châteaux de cartes sur des civils paniqués, Godzilla réussit de fortes séquences d’action (le convoi ferroviaire en feu, le parachutage des marines sur San Francisco) où la patte visuelle d’Edwards, impressionnante dans le petit budget Monsters, assure le spectacle de ce blockbuster sympathique à défaut d’être étourdissant.