Forfaiture

Réalisateur
Acteurs
Pays
Genre
Drame
Durée
59
Titre Original
The Cheat
Notre score
5
Forfaiture

Attirée par l’argent, une femme, ne comprend pas les restrictions que lui impose son mari. En effet, afin de ne pas ternir son image de femme de haut rang et attirer le regard d’autrui, elle se doit d’être à la mode. Sa place lui vaut d’être nommé trésorière pour la Croix Rouge. Mais son désir d’argent va la conduire à faire l’inimaginable: elle détourne cet argent à des fins personnelles. Prise au piège, elle demande de l’aide à un ami japonais qui lui demande bien plus qu’un retour en argent…

 

Bonus:

Les bonus proposés par cette collection sont très pauvres, trop pauvres. En effet, le menu réducteur au possible nous offre le choix entre le film, le chapitrage et un entretien avec un cinéaste peu connu, Luc Moullet, professeur à la Fémis, qui officie aussi dans le court-métrage, et qui nous livre sa critique. Malheureusement la mise en scène de cet entretien ne met pas en valeur notre homme qui se perd dans ses descriptions comme il est perdu dans son décors!!!

 

Avis LeStein:

Dans ce quinzième film, Cecil B. DeMille fait preuve d’une grande subtilité narrative. Si le milieu dans lequel il fait évoluer ses personnages semble inintéressant à souhait, à savoir le milieu bourgeois, le réalisateur arrive à tisser un portrait très complet de la classe sociale de cette époque. Les personnages sont très attachés à leur apparence sans réellement voir le fond des choses. L’œuvre est basée sur la même notion, d’abord l’apparence et ensuite le fond. De premier abord, Forfaiture peut ne pas attirer. Nous suivons simplement une femme vénale Edith Hardy, interprétée par Fannie Ward, égoïste qui par ses actes se retrouve dans des situations délicates (Hé oui, c’est comme ça quand on joue avec les autres et surtout l’argent des autres). Ce sont les personnages principaux mais secondaires qui font que nous voulons savoir la fin. Le mari, Dick Hardy, interprété par Jack Dean, qui se tue à la tâche, va-t-il, enfin, ouvrir les yeux quant à la nature de sa femme et à la relation qu’elle entretient avec leur ami japonais, Tori, interprété par Sessue Hayakawa!!!! Ce dernier d’ailleurs semble être sorti des films fantastiques. Il évolue tel un vampire. D’un geste, d’un regard, il envoûte, domine, emprisonne cette femme qui se rend compte, bien trop tard, des intentions de celui-ci !

 

Ce film foisonne de sous-entendus. Tout d’abord, celui de la sexualité. En effet, l’on comprend facilement les intentions de Tori, l’ami japonais, qui veut abuser de sa position pour arriver à ses fins. En mettant en scène un personnage asiatique, Cecil B. DeMille développe plus facilement cette note de sexualité, de sensualité. Quoi de plus attirant, attrayant qu’un homme qui vient du bout du monde avec sa culture, son passé, ses moeurs ! Mais c’est tout aussi terrifiant et Cecil B. DeMille développe très bien cette notion de terreur. Je m’explique. Cecil B. DeMille intègre toutes les notions de l’immigration, de racisme, de l’intégration dans la société grâce à Tori. Il est vrai que lorsqu’un étranger arrive, on le voit comme une personne susceptible de prendre notre emploi, notre femme, notre vie. N’oublions pas que le film est réalisé en 1915 et la Grande Guerre a éclatée il y a peu. L’étranger semble être un homme colonisateur et barbare. Il en fait un personnage vampirique assoiffé de vanité…Mais il se peut qu’il ne soit pas le seul, au final…

Forfaiture
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