Banquier d’affaires ayant brillamment réussi, Davis a perdu le goût de vivre depuis que sa femme est décédée dans un tragique accident de voiture. Malgré son beau-père qui le pousse à se ressaisir, il sombre de plus en plus. Un jour, il envoie une lettre de réclamation à une société de distributeurs automatiques, puis lui adresse d’autres courriers où il livre des souvenirs personnels. Jusqu’au moment où sa correspondance attire l’attention de Karen, la responsable du service clients. Peu à peu, une relation se noue entre eux. Entre Karen et son fils de 15 ans, Davis se reconstruit, commençant d’abord par faire table rase de sa vie passée …
Avis de Manu
Les films de Jean-Marc Vallée se ressemblent un peu tous, Café de Flore, Dallas Buyers Club, Wild et le petit dernier Demolition semblent avoir pour arme principale le jeu. A chaque fois, une direction d’acteur conjuguée à une solide interprétation, bien aidée il est vrai pas de très bons comédiens, font que ses films restent intéressants.
On retrouve hélas dans Demolition les mêmes défauts que dans les précédents, cette difficulté à porter la dramaturgie dans une linéarité cinématographique. On sent clairement la fibre émotionnelle qu’il tente d’atteindre mais de manière assez maladroite.
Jake Gyllenhaal s’en sort une fois de plus haut la main, le comédien est toujours et encore virtuose du jeu, mais l’ensemble laisse un vide certain malgré les propositions du réalisateur. Comme cette bonne idée du burn-out (fléau de notre société moderne) comme point de départ d’une critique sociale, de sa modernité, et de sa matérialité. Or, le film ne semble pas vraiment savoir sur quel pied valser pour vraiment être attachant, touché. Quelques séquences fulgurantes font penser à un roman américain à la Douglas Coupland, mais le reste est figé dans quelques stéréotypes de la critique moderne de la société, la faute probable à un trop plein, on parle de tolérance, des genres, d’amour, de factuel, de deuil… C’était probablement trop de sujets pour un film que se veut indé et tend à viser la simplicité.
Heureusement Jake Gyllenhaal porte encore et toujours un film au-delà de la simple stature de film moyen. Merci qui ?!