Demain dès l’aube est tout à la fois l’histoire de la naissance d’une amitié et le portrait fébrile d’un pays hanté par bien des fantômes.
Entre enquête policière et récit intime, Demain dès l’aube raconte les destins croisés de trois jeunes dans une Tunisie post-révolution qui oscille entre espoirs et désillusions.
Film présenté en compétition au 38ème CINEMED
Avis de Fabien
Lofti Achour, homme de théâtre (représentation au In du festival d’Avignon…) et de cinéma (son court La Laine sur le dos a été présenté à Cannes cette année), est en compétion du 38ème CINEMED avec Demain dès l’aube.
Le pivot structurel de ce film, entre chronique intime et récit policier, est la nuit du 14 janvier 2011 et la destitution de Ben Ali où un fait dramatique dans cette épisode historique hante deux jeunes filles, une journaliste et une artiste, dans l’actuelle Tunisie post-révolution.
Demain dès l’aube déploie une dramaturgie forte pour proposer un portait impressionniste de la Tunisie actuelle (des personnages secondaires intéressants autour du duo féminin comme le juge ou encore la grand-mère de l' »ange »des filles), un pays en reconstruction démocratique où après la colère puis l’espoir est venue la désillusion.
Entre lumière et ombre, résistance et désespoir, Demain dès l’aube devrait marquer les esprits grâce à une rigoureuse construction dramatique et une interprétation d’une grande justesse, en tête Doria Achour et Anissa Daoud également co-scénariste de ce premier film fort réussi.