L’insolent mercenaire de Marvel remet le masque !
Plus grand, plus-mieux, et occasionnellement les fesses à l’air, il devra affronter un Super-Soldat dressé pour tuer, repenser l’amitié, la famille, et ce que signifie l’héroïsme – tout en bottant cinquante nuances de culs, car comme chacun sait, pour faire le Bien, il faut parfois se salir les doigts.
Exit Tim Miller (parti sur le reboot de Terminator, écrit par James Cameron) et passage de bâton pour David Leith qui prend donc les rennes de Deadpool 2 après avoir livré récemment le vide mais dynamique Atomic Blonde. Si cet ancien cascadeur n’a pas les meilleures armes du petit metteur en scène, du moins sur le papier, au final, il réussit le pari de donner une suite à cet OVNI qu’était Deadpool dans le monde (mercantile) des super héros.
A ce petit jeu du film le plus transgressif possible personne ne semble avoir pris de risques, aussi bien le studio que la production et reste dans les sentiers (dé)battus du premier opus. Mais là où certaines suites perdent la saveur et l’originalité du précédent film, ici tout semble avoir été multiplié par deux. C’est plus drôle, plus intelligent, méta au possible (voire plus) et le quatrième mur est traversé dans tous les sens et ce à plusieurs degrés, un vrai jeu entre le spectateur et le film qu’il découvre. On notera tout de même une multitude de blagues/références destinées aux trentenaires, sinon plus, et une bonne dose de référence à la culture US en version name dropping livré en cascade, top (privilégier la VO et bien écouter, même la version ST ne peut traduire certaines choses). On doute cependant que les plus jeunes relèvent la référence pourtant hilarante à Un monde pour nous (Say Anything) durant une petite séquence géniale. Pas besoin de trouver des arguments où il n’y en a pas Deadpool 2 est uniquement une suite digne, au format XXL.
Mais là où certains pourraient voir uniquement une enfilade de blagues et autres potacheries, ce serait nier l’effort quant à la tentative de donner au récit un peu de relief à travers une romance qui se dessine légèrement tout au long du scénario. Pas dingue en soit, mais assez sincère pour qu’on y croit et donner toutes autres valeurs à une longue séquence post-générique des plus savoureuses ; et la plus utile et drôle qu’on est vu jusqu’ici dans les films du genre. Deadpool 2 ne cherche donc pas trop à se renouveler mais à réaliser une suite plus consistante à défaut d’être originale. Dans ce pari risqué, qui pouvait ennuyer, la qualité et le pendant unique de cet anti héros fonctionne à plein régime pour qui se permet de savourer une telle proposition. Il convient donc de découvrir ce deuxième chapitre ainsi pour ne pas être déçu. En clair, identique au premier numéro de clown de Ryan Reynolds, où tout est multiplié jusqu’à frôler l’overdose, sans pour autant gâcher le « produit » initial. Fun, jouissif et subversif dans un bel équilibre, et c’est bien là dont vient l’originalité de l’entreprise, entourée de références cinéphiles parfaites.