Suite à une série de braquages ultraviolents, les hautes autorités décident de donner carte blanche à la commissaire Clara Damico, de la Brigade de Répression du Banditisme, afin de neutraliser au plus vite un gang particulièrement organisé et déterminé, les « All blacks ». Sa seule piste : Manuel Makarov, figure réputée du grand banditisme, purgeant actuellement une peine de douze années de réclusion. Elle lui promet alors une mise en liberté immédiate en échange de sa collaboration. Bandit d’honneur, Makarov refuse catégoriquement… Sans autre solution, pressée par sa hiérarchie, la commissaire se verra ainsi obligée de le contraindre: « De force ». Elle l’évade ainsi contre son gré alors qu’il n’aspirait qu’à purger tranquillement la fin de sa peine, pour mener une vie de famille tranquille avec sa fille et sa femme. Acculé et manipulé, Makarov n’a d’autre choix que de reprendre contact avec le gang des « All Blacks » et son chef Jimi Weiss, pour tenter de les mener au flagrant délit. Il parvient à les infiltrer…
…Mais tout se complique lorsque Clara Damico demande à Makarov d’intervenir auprès de son fils Cyril, jeune délinquant sur lequel elle n’a plus prise.
Avis de Stéphane :
De force a été écrit et réalisé par Frank Henry, un ancien grand nom du banditisme français, devenu célèbre pour ses braquages dans le gang des postiches. Pour cela, il a d’ailleurs purgé 21 ans de prison. De part son expérience, il a ainsi pu se remettre en question et au travers de l’écriture et de la musique chercher une sorte de rédemption. Il a écrit des scénarios pour le petit écran (Commissaire Moulin, Braquo) puis il a décidé de passer à la réalisation avec un premier long métrage : De Force.
A l’écran il montre des braqueurs violents qui, après avoir commis l’irréparable en tuant un convoyeur de fond fils d’un ministre, se retrouvent pourchassés plus activement par la police. Celle-ci infiltre de force un détenu (Eric Cantona) comme taupe dans l’équipe des braqueurs en le faisant évader.
Il faut de suite se rendre à l’évidence que le scénario reste très classique et sans surprise quant à son déroulement. On y retrouve deux histoires parallèles dont le lien commun est Isabelle Adjani (commissaire Clara Damico). En effet, d’un côté elle fait son travail de flic et arrête les truands et d’un autre côté elle essaie de remettre son fils dans le droit chemin. En effet, celui-ci prend directement le chemin vers la prison en jouant les petits caïds.
Frank Henry a pu s’entourer d’acteurs reconnus comme Isabelle Adjani, Eric Cantona et Thierry Frémont afin de bien mettre en avant ses différents personnages. En effet, les scènes d’action ne sont pas trop nombreuses. Malgré le choix du casting, on reste déçus par la qualité de l’interprétation des acteurs hormis Thierry Frémont qui tire bien son épingle du jeu.
Mais bien au-delà des images que l’on voit, De force est plutôt l’exutoire d’un homme qui, à travers son film essaie de nous dévoiler une partie de lui-même. En effet, le réalisateur se livre et utilise ce qu’il connaît de mieux afin de le mettre en images. Il utilise de nombreux détails révélant sa personnalité et ses amours comme sa passion des montres (toutes les montres du film sont faites par lui), sa passion pour la lutherie, … tout en racontant une partie de ce qui se déroule dans le milieu du grand banditisme et de la police.
Attention, le personnage principal ne lui ressemble pas obligatoirement, mais une partie de lui-même s’y reflète tout de même, y compris sa part d’adolescence dans le fils du commissaire Damico …
Spoiler ne pas lire si vous n’avez pas vu le film (séléctionner le texte ci dessous pour le faire apparaitre si vous avez vu le film uniquement)
D’ailleurs la fin avec la mort de Cantona est le châtiment juste pour un indic ou une taupe. Comme Frank Henry nous l’a dit lui-même, il n’aurait jamais accepté de collaborer avec la police.
Fin de spoiler.
De Force est un film assez particulier qui pourra aussi bien réjouir le spectateur ou le décevoir. Si vous vous attendez à un film du même genre que Heat de Michael Mann, vous serez déçus. Par contre si vous aimez le réalisme et les films d’introspection, De Force est fait pour vous.
N’oubliez pas de rester pendant le générique final qui est interprété par Isabelle Adjani sur une musique composée et écrite par Frank Henry …