Dans la région de Marseille, un patron prépare à l’insu de ses ouvriers la délocalisation de son usine, couplée d’un détournement de 2 millions d’euros. Franck, l’un de ses salariés l’apprend et, sans en parler à sa femme Hélène, décide avec Max, son ami de toujours, de passer à l’action…
Film présenté en première nationale dans le cadre du festival « En avant les premières » de Salon de Provence (13)
L’avis de Yanick « Wolverine » Ruf :
Pour son troisième film, Christophe Ruggia nous entraîne en Provence, plus exactement autour de l’étang de Berre, pour suivre un conflit comme on en voit malheureusement trop souvent. Les emplois qui disparaissent et les usines qui déménagent sauvagement sont monnaie courante de nos jours. On va donc suivre deux amis, interprétés par Clovis Cornillac et Yvan Attal qui vont vouloir faire un simple braquage mais tout va basculer pour sombrer dans un film noir à souhait…
Si le premier acteur campe un père de famille qui ne sait plus quoi faire pour nourrir ses enfants et est finalement prêt à tout (même au pire), c’est surtout le personnage d’Yvan Attal qui surprend !! Comme vous pourrez bientôt le découvrir dans l’interview du réalisateur que nous avons pu faire, cet acteur s’est totalement « transformé » pour le rôle. Lui qui est toujours (ou presque) le gentil garçon se retrouve ici dans un personnage de « bad guy » que l’on était loin de pouvoir imaginer. Tatoué, le cheveu gras et lissé en arrière, marqué de traces de brûlure, il est très inquiétant, tout en restant l’ami proche et fidèle à ses amis. Clovis et sa femme feront tout pour l’aider. Cette dernière est interprétée par Mathilde Seigner qui signe un grand retour au cinéma avec un rôle principal. Un trio gagnant pour ce film !
Le réalisateur a donc voulu nous dépeindre la société telle qu’elle est, telle qu’il l’a vécue lui-même. Jamais évident pour les classes ouvrières; il faut toujours se battre pour s’affirmer et se faire reconnaitre. Le film nous entraine donc de la grisaille des usines aux légendaires calanques de Marseille. La dernière partie du film contraste donc visuellement avec le reste pour nous offrir une vue merveilleuse de la cité phocéenne et de ce qui en fait son charme. Une des rares fois où l’on pourra voir ces décors naturels au cinéma car le site va être protégé au nom du patrimoine naturel. Profitons-en tellement c’est beau !
Un fait divers qui pourrait arriver n’importe où et n’importe quand. On est vraiment très proche de la réalité…. Nul doute qu’après Le Gone du Chaaba, et Les diables, Christophe Ruggia n’a pas fini de faire parler de lui !!!
Retrouvez l’interview en vidéo du réalisateur ici.
